(Johannesburg) Le vaccin à deux doses du laboratoire américain Pfizer est globalement moins efficace contre Omicron, mais protège à 70 % contre les cas sévères, selon une étude présentée mardi et réalisée en Afrique du Sud, qui a détecté le nouveau variant en novembre.

De nombreuses incertitudes planent sur la nature de cette nouvelle forme de la COVID-19. Selon les premières observations des scientifiques, elle est plus contagieuse, mais le nombre inhabituellement élevé de mutations qu’elle présente soulève de nombreuses craintes sur sa capacité à résister aux vaccins.  

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a prévenu mardi qu’Omicron se propage plus rapidement qu’aucun autre variant donnant la COVID-19 à ce jour, et a été déjà été détecté dans 77 pays.

L’étude élaborée par la première assurance maladie privée du pays, Discovery, avec les scientifiques du Conseil sud-africain de la recherche médicale (SAMRC), se base sur les résultats de 78 000 tests PCR obtenus entre le 15 novembre et le 7 décembre.  

« La double dose du vaccin Pfizer montre une efficacité de 70 % dans la réduction des hospitalisations », a déclaré lors d’une conférence de presse en ligne le président de Discovery, Ryan Noach. Le vaccin était auparavant efficace à 93 % contre les cas sévères.  

De manière générale « l’efficacité du vaccin est sensiblement réduite avec un nombre élevé de contaminations brèves chez les personnes vaccinées »,  a-t-il poursuivi. L’étude montre une efficacité à 33 % contre le risque de contamination, avec un nombre élevé de réinfections, contre 80 % contre le précédent variant dominant Delta. Les malades qui avaient déjà été contaminés par Delta présentent un risque de réinfection de 40 %, ceux infectés par le variant Bêta, 60 %, selon les résultats.  

Mais « la gravité des cas est 25 % inférieure à ceux de la première vague de pandémie l’an dernier, a souligné le Dr Cheryl Cohen, de l’Institut national des maladies transmissibles (NICD), qui a participé à l’étude.  

La présidente de la SAMRC, organisation publique de recherche médicale, Glenda Gray, a estimé ces résultats » extrêmement encourageants « , rappelant que » le vaccin est conçu pour protéger contre les hospitalisations et les décès « .

  « Malgré des cas moins sévères, les systèmes de santé pourraient être débordés par le volume des contaminations, compte tenu de la propagation rapide d’Omicron » a cependant mis en garde M. Noach.  

Ces résultats portant sur les trois premières semaines de la vague marquée par Omicron » doivent être considérés comme préliminaires, car ils peuvent changer au cours de cette vague « de pandémie, a-t-il ajouté.  

L’Afrique du Sud connaît une hausse exponentielle des contaminations depuis l’apparition d’Omicron, à l’origine de 90 % des cas. C’est officiellement le pays africain le plus touché par le virus avec plus de 3,1 millions de cas et plus de 90 000 morts.

Un peu plus d’un quart de la population de 59 millions est complètement vaccinée, bien plus qu’ailleurs en Afrique, mais loin derrière le reste du monde.

Le pays administre les vaccins Johnson & Johnson et Pfizer, plus de 20 millions de doses de ce dernier ayant été inoculées à ce jour. Le gouvernement a récemment annoncé une troisième dose à partir de janvier.