(Montréal) Les plans de nombreux Canadiens en vue du temps des Fêtes sont plongés dans l’incertitude depuis l’apparition du variant Omicron de la COVID-19.

Par exemple, Meegan Scheffer espérait bien revoir deux de ses trois enfants à Noël. Leurs billets d’avion sont réservés, mais elle craint que le variant l’oblige à reporter le voyage une nouvelle fois.

« Je n’ai pas encore sorti les décorations parce que je voulais les attendre pour les installer tous ensemble, raconte-t-elle. L’an dernier, je n’ai même pas monté le sapin. Serais-je à nouveau sans sapin et sans mes enfants à Noël ? »

Nazeem Muhajarine, une professeur d’épidémiologie à l’Université de la Saskatchewan, dit qu’il sera peut-être nécessaire de réduire l’ampleur des festivités en raison des inquiétudes soulevées par le variant Omicron.

Il est encore trop tôt pour bien connaître la nouvelle mutation. Le Pr Muhajarine garde espoir de sauver l’esprit des Fêtes. Il encourage la population à voir comme la situation évoluera avant d’annuler les célébrations.

« Il est prudent d’avoir une approche plus mesurée, convient-il. Mais on peut attendre que Noël ou le jour de l’An approche avant de compléter ses plans. »

Certains chercheurs ont laissé entendre que le nouveau variant serait plus contagieux que ses prédécesseurs, mais le Pr Muhajarine dit qu’il faudra attendre des semaines avant de connaître le comportement du variant, notamment s’il est plus dangereux ou plus résistant.

Si le variant a provoqué une forte hausse des cas de COVID-19 en Afrique du Sud, il est encore trop tôt pour prédire sa propagation au Canada, puisque le taux de vaccination est supérieur dans notre pays, ajoute=t-il.

Une chose est certaine : l’incertitude complique la tâche de ceux qui prévoient passer leurs vacances à l’étranger. Le Canada et plusieurs autres pays ont pris des mesures restrictives plus sévères à leurs frontières, mentionne le Pr Muhajarine.

Visiter parents et amis au Canada est un pari plus sûr. Il recommande aux visiteurs de subir des tests rapides antigéniques avant leur arrivée et avant leur départ par mesure de précaution.

Le Pr Muhajarine invite la population à se préparer à refaire leur plan, tout dépendant de ce que décideront les provinces pour faire face à l’actuelle vague de COVID-19.

Le Nouveau-Brunswick a déjà annoncé dimanche l’entrée en vigueur de la phase 1 du plan d’action pour l’hiver. Si les rassemblements intérieurs de 20 personnes ou moins sont autorisés, il est recommandé aux personnes non vaccinées de rester chez elles.

Le Québec compte annoncer cette semaine ses intentions, mais le premier ministre François Legault avait l’espoir de porter à 20 ou 25 personnes le nombre limite des participants à un rassemblement intérieur. Mais la récente hausse du nombre de cas lui laissera-t-elle vraiment le choix ?

Le Pr Muhajarine préfère des rencontres plus intimes. Il recommande un nombre d’invités inférieur à dix et de les obliger à être vaccinés.

. « C’est comme ça qu’on peut s’assurer de passer un petit Noël en toute sécurité cette année. On peut espérer que les choses seront différentes l’an prochain. »

Steve Joordens, un professeur de psychologie à l’Université de Toronto Scarborough, s’inquiète que le variant Omicron pousse les gens vers la dépression.

« Nous pensions avoir la chance de célébrer un Noël normal cette année. Si on nous en prive, ce sera retourner le fer dans la plaie, dit-il. On commence à ressentir des sentiments dépressifs. On a l’impression qu’on ne peut rien changer. C’est vraiment affolant. »