L’administration d’une dose de rappel des vaccins de Pfizer et Moderna contre la COVID-19 chez les adultes a obtenu vendredi le feu vert du Comité consultatif national de l’immunisation (CCNI), qui fixe à six mois le délai minimal nécessaire depuis la dernière injection. Un avis du Comité sur l’immunisation du Québec (CIQ) devrait suivre dans les prochains jours.

Le comité recommande en effet qu’une dose de rappel d’un vaccin à ARN messager – soit Pfizer-BioNTech ou Moderna – « puisse être proposée six mois ou plus après l’achèvement d’une série vaccinale primaire contre la COVID-19 aux adultes de 18 à 49 ans », lit-on dans le document d’orientation publié vendredi.

Dans son rapport, le CCNI insiste par ailleurs particulièrement sur sa « forte recommandation » qu’est celle de proposer en priorité aux adultes de 50 ans et plus une dose de rappel « six mois ou plus après l’achèvement d’une série vaccinale primaire contre la COVID-19 » – l’Ontario, déjà, n’a pas attendu avant de le faire, ayant annoncé jeudi cet élargissement.

« Récemment, les données probantes suggèrent que l’efficacité réelle des vaccins contre l’infection par le SRAS-CoV-2, le virus qui cause la COVID-19, diminue au fil du temps après l’achèvement de la série primaire. Une dose de rappel pourrait aider à rétablir la protection contre l’infection qui peut avoir diminué avec le temps », écrivent les chercheurs du comité.

Le CCNI suggère enfin des rappels pour les personnes qui ont reçu une série complète de doses du vaccin Oxford-AstraZeneca ou Janssen, les communautés des Premières Nations, inuites et métisses, et les travailleurs de la santé de première ligne. Autre mise à jour : les personnes âgées entre 18 et 29 ans devraient dorénavant se faire administrer le vaccin de Comirnaty de Pfizer-BioNTech, car les taux de myocardite et de péricardite sont inférieurs à ceux qui ont été déclarés par rapport à la dose de Spikevax de Moderna.

En suspens au Québec

Au Québec, les experts du CIQ ont remis vendredi leurs recommandations formelles au ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), a confirmé à La Presse le DGaston De Serres, médecin épidémiologiste à l’Institut national de santé publique (INSPQ), qui siège au comité. « Ça devrait devenir public au début de la semaine prochaine. Le ministère regarde ça, va prendre ses décisions et va décider ce qu’il veut faire », a-t-il évoqué à ce sujet.

En point de presse, le ministre Christian Dubé a parlé d’une « très bonne nouvelle ». « On attendait la réponse du CCNI. Le DArruda était à la rencontre hier, alors on lui a demandé d’avoir une réponse dans les prochaines heures pour être sûr qu’on ait le complément d’information de la CIQ », a-t-il dit.

« J’espère être capable de vous annoncer quelque chose en début de semaine prochaine. Je regardais l’Ontario, ils l’ont annoncé hier mais avec une date effective, je pense à la mi-décembre, alors c’est sûr qu’on a tous hâte de commencer. Je voyais rapidement qu’on parle des 50 ans et plus et que ce n’est pas recommandé pour les 18 à 49, mais on dit que ça peut se faire, alors c’est pour ça que j’aimerais mieux entendre le DArruda sur ce point-là », a toutefois précisé M. Dubé.

Via Twitter, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) a toutefois rappelé que « malgré l’avis du CCNI, pour l’instant au Québec, la dose additionnelle du vaccin COVID-19 n’est offerte qu’aux personnes de 70 ans et plus ».

Sur fond d’Omicron

Ces recommandations surviennent alors que le nouveau variant Omicron continue d’inquiéter les autorités à travers le monde, incluant au Canada.

« Est-ce que le variant Omicron va être plus dominant ? On ne sait pas. On voit peut-être en Afrique du Sud, dans quelques pays, où ça commence à l’être, mais c’est difficile de comparer avec ici au Canada », a expliqué vendredi le DHoward Njoo, sous-administrateur en chef de la santé publique du Canada, lors d’une conférence de presse, en affirmant que la « structure démographique » et la couverture vaccinale canadienne est bien différente.

« On continue de suivre la situation étroitement et on va s’adapter au fur et à mesure. Mais aujourd’hui, si vous faites partie d’une population prioritaire, donc vraiment les personnes âgées de 50 ans, c’est très important d’avoir une dose de rappel », a aussi indiqué le DNjoo.

De son côté, l’administratrice en chef de la Santé publique, la Dre Theresa Tam, a affirmé que ces annonces sur la dose de rappel n’avaient pas de lien direct avec l’apparition du variant Omicron, dont on a jusqu’à présent recensé 11 cas au Canada. En revanche, elle a affirmé qu’il s’agissait d’un « bon timing », surtout alors que les cas d’infection sont en recrudescence au pays depuis un certain temps. Le premier ministre Justin Trudeau a assuré un peu plus tôt cette semaine, que le Canada disposait d’une réserve de vaccins suffisante pour offrir une dose de rappel à tous les Canadiens qui le souhaitent.