« Rappel important : il est obligatoire pour le parent de prendre un rendez-vous pour la vaccination de son enfant », est-il écrit dans l’entête d’un document envoyé mercredi aux parents du Québec, avec le mot obligatoire écrit en gras. Une note qui a de quoi faire sursauter, mais qui souligne en fait la nécessité de prendre rendez-vous.

Contrairement à ce que peut laisser entendre cette missive à double sens envoyée jeudi à des milliers de parents et signée par le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal, la vaccination des enfants n’est pas obligatoire.

CAPTURE D'ÉCRAN LA PRESSE

Lettre envoyée par le CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal

Dans les faits, ce qui est incontournable, c’est de prendre un rendez-vous si l’on souhaite que son enfant reçoive le vaccin. Interpellé à propos de cette formulation, le ministère de la Santé et des Services sociaux a répondu qu’il allait informer l’équipe responsable des campagnes de ce commentaire. Le CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal, lui, nous a répondu que le document était un « outil pour soutenir les parents » qui reçoivent aussi, dans le même temps, une lettre explicative, précise-t-on.

Dans la documentation envoyée aux parents, il est indiqué que le vaccin contre la COVID-19 (qui est aussi offert aux personnes qui n’ont pas de carte d’assurance maladie) « est très efficace chez les 5 à 11 ans et hautement sécuritaire ».

La Société canadienne de pédiatrie estime aussi que « les bienfaits de la vaccination contre la COVID-19 sont supérieurs à ses risques, et le vaccin est recommandé à toutes les personnes admissibles, y compris les enfants et les adolescents de 12 ans et plus. Un risque légèrement plus élevé de myocardite et de péricardite (moins d’un cas sur 10 000 personnes) est signalé après la vaccination […] surtout chez les adolescents et les jeunes adultes de moins de 30 ans, chez les personnes de sexe masculin et après la seconde dose. Même si ce signal relatif à la sécurité est plus fréquent que le taux de base prévu, la plupart des cas sont légers ».

La Dre Anne Gatignol, professeure de microbiologie à l’Université McGill, est elle aussi favorable à la vaccination des enfants.

Avec environ 4 milliards de doses injectées à ce jour, note-t-elle, « on a le recul du nombre [de cas] » et on n’a pas à redouter des effets secondaires à long terme. « L’ARN est une molécule très instable […], il reste dans le cytoplasme de la cellule et il ne peut pas aller au noyau. Il ne peut donc pas modifier notre ADN, qui, lui, reste dans le noyau de nos cellules. Il peut encore moins atteindre les cellules germinales [reproductrices]. Il n’y a donc aucun risque d’affecter la fertilité », par exemple.

La Dre Gatignol souligne par ailleurs que les rares problèmes cardiaques rapportés chez les jeunes adultes étaient de l’ordre de « réactions inflammatoires qui s’étendent un peu plus ». « Je pourrais suggérer de faire l’injection au bras droit, qui est plus loin du cœur, poursuit-elle. Cependant, aucune étude n’a comparé les effets secondaires à la suite d’une injection au bras droit ou gauche. »