(Ottawa) Le gouvernement Trudeau nuit à la reprise économique en maintenant l’obligation de fournir un test moléculaire (PCR) pour les voyageurs entièrement vaccinés afin d’entrer sur le territoire canadien.

Le gouvernement Trudeau compte abolir sous peu cette obligation uniquement dans le cas des Canadiens qui effectuent un voyage de 72 heures et moins aux États-Unis et qui ont reçu leurs deux doses de vaccin.

Mais cette mesure demeure nettement insuffisante pour permettre aux secteurs de l’économie durement frappés par la pandémie de COVID-19, tels que le tourisme et l’hébergement, de reprendre leur élan, ont affirmé à l’unisson la Table ronde canadienne du voyage et du tourisme, des regroupements de gens d’affaires et l’ancien ministre des Affaires étrangères John Manley.

À l’heure actuelle, toute personne doit présenter un test PCR récent qui montre un résultat négatif à la COVID-19 avant d’entrer au Canada. Mais ce test est très cher : de 150 $ à 300 $ par test, ce qui a pour effet de gonfler la facture pour les familles qui souhaitent se rendre aux États-Unis. Les tests de détection rapide des antigènes, qui sont moins chers, ne sont pas acceptés.

« Pas à la hauteur »

Le président de la Chambre de commerce du Canada, Perrin Beatty, a affirmé que le premier ministre Justin Trudeau devait profiter de la tenue du sommet des « trois amigos », à Washington, afin d’harmoniser les règles sanitaires qui s’appliquent à la frontière. Pour se rendre aux États-Unis par voie terrestre, les Canadiens n’ont pas à présenter de test PCR.

« Les dirigeants du Canada, des États-Unis et du Mexique doivent prioriser l’élimination des frictions à nos frontières communes. C’est la seule façon d’assurer un retour à la normale pour les gens et les entreprises. Les règles du Canada concernant les risques liés aux voyages internationaux sont un frein pour nos entreprises », a soutenu M. Beatty.

Selon l’ancien ministre des Affaires étrangères John Manley, il est évident que les exigences du gouvernement canadien ne sont pas fondées sur la science et doivent être supprimées.

« La frontière entre les États-Unis et le Canada n’est pas encore revenue à son fonctionnement normal d’avant la pandémie, et les changements récents ne sont pas à la hauteur d’une “nouvelle normalité” à laquelle les citoyens et les entreprises peuvent s’adapter. En tant que ministre des Affaires étrangères pendant les évènements du 11-Septembre, j’ai pu constater par moi-même à quel point il est nécessaire de coopérer en matière de politique transfrontalière. »

Taux de vaccination élevé

Le président et chef de la direction du Conseil canadien des affaires, Goldy Hyder, a déploré la lenteur du gouvernement Trudeau à adapter les règles à la frontière à la réalité canadienne. Le Canada affiche l’un des taux de vaccination les plus élevés au monde.

« Nos règles sur la COVID-19 doivent refléter cette réalité. C’était hier qu’il fallait supprimer le test PCR obligatoire avant le départ pour les voyageurs entièrement vaccinés, car il nuit aux entreprises et à leurs clients, en plus de séparer les familles. Il faut que ça change immédiatement. Nous ne voulons pas de demi-mesures ni de mises à jour dans trois semaines », a-t-il affirmé.

La Presse a révélé mercredi que le gouvernement Trudeau entendait mettre fin à l’obligation de fournir un test PCR aux postes frontaliers pour rentrer au pays dans le cas des Canadiens qui effectuent un voyage de 72 heures et moins aux États-Unis et qui sont pleinement vaccinés.

Depuis quelques semaines, le gouvernement Trudeau fait l’objet de vives pressions de la part des gens d’affaires, des maires des villes frontalières des deux pays, des membres du Congrès américain et du Parti conservateur pour qu’il jette du lest à la frontière canado-américaine.