Cinq refuges montréalais pour sans-abri sont actuellement touchés par des éclosions de COVID-19, a appris La Presse, des informations confirmées par la Direction régionale de santé publique (DRSP) de Montréal.

Pour quatre de ces éclosions, on ne recense que deux ou trois cas, indique la porte-parole de la DRSP, Jocelyne Boudreault. Cependant, la cinquième est plus importante : on compte 21 personnes atteintes. « La majorité des gens qui tombent malades de la COVID-19 ne sont pas vaccinés. Chez les itinérants, combien d’entre eux ont reçu leurs deux doses ? C’est difficile à dire », souligne Mme Boudreault.

Dans les refuges touchés, les éclosions causent d’importants problèmes, relate un membre de la direction de l’un des établissements, qui nous a demandé de ne pas publier son nom ni celui de l’organisme. « On doit restreindre l’accès. Il y a un dépistage qui est fait à l’interne. Après dix jours, si on n’a pas de cas, on peut reprendre nos activités. »

Il y a actuellement une recrudescence de cas dans les ressources pour itinérants.

Membre anonyme de la direction d’un établissement venant en aide aux sans-abri

Le Cap St-Barnabé, refuge de taille moyenne situé dans l’est de Montréal, vient tout juste d’émerger d’une éclosion de COVID-19, la toute première depuis le début de la pandémie. Trois cas ont été dépistés il y a deux semaines. La prise en charge de cette éclosion a été tout un casse-tête, témoigne Michelle Patenaude, directrice générale de l’organisme.

« On a conservé les gens qui étaient dans notre bulle, afin qu’ils n’aillent pas contaminer les autres refuges. Mais on n’a pas admis de nouvelle clientèle », explique Mme Patenaude.

Une section de l’organisme, qui sert la clientèle à faible revenu du quartier, est demeurée ouverte, mais seulement pour les gens munis d’un passeport vaccinal. « On ne pouvait pas arrêter de nourrir cette population-là. Mais on les informe qu’ils entrent dans un endroit où on gère une éclosion. »

L’approche de l’hiver préoccupe

Mme Patenaude s’inquiète de la situation à la veille du deuxième hiver en pandémie. L’hiver dernier, les refuges avaient pu compter sur l’appui de places d’hébergement supplémentaires, notamment à l’hôtel Place Dupuis. Mais tout cela est désormais fermé.

« Il y a déjà un grand manque de places dans les refuges à la base. En plus, on a dû réduire notre nombre de places à cause des mesures de distanciation. Et là, il y a la gestion des éclosions… si jamais tous les refuges devaient être en éclosion en même temps, il y a des gens qui n’auraient absolument nulle part où aller. »

Tendance à la hausse

Ces éclosions surviennent alors que la tendance à la hausse du nombre de cas de COVID-19 se poursuit. Le Québec a rapporté mercredi 672 nouveaux cas et un décès supplémentaire. Ces 672 nouveaux cas portent à 591 la moyenne quotidienne calculée sur sept jours. La tendance est ainsi à la hausse de 14 %.

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Les non-vaccinés continuent de représenter la majorité des nouveaux cas de COVID-19, soit 367 par jour, contre 207 chez les pleinement vaccinés.

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Le taux de propagation chez les non-vaccinés est ainsi de 206 nouveaux cas par million de non-vaccinés, contre 32 chez les pleinement vaccinés.

Le décès supplémentaire porte la moyenne à trois par jour, ce qui est stable par rapport à la semaine dernière.

Les hospitalisations sont demeurées relativement stables. On recense 220 personnes hospitalisées en raison de la COVID-19, dont 45 aux soins intensifs.