(Québec) François Legault anticipe que la fin de l’état d’urgence sanitaire, qu’il prévoit lever après la campagne de vaccination des enfants de 5 à 11 ans, au début de 2022, signifiera « la fin de la majorité des mesures » sanitaires imposées aux Québécois.

En mêlée de presse, mercredi, le premier ministre a toutefois nuancé qu’en fonction de l’évolution de la pandémie, et selon les recommandations que formulera la Santé publique, « c’est possible que certaines mesures restent en place ».

Selon cette éventualité, le gouvernement déposera un projet de loi, a annoncé M. Legault, afin que les mesures mises en place par décret se maintiennent après la fin de l’état d’urgence sanitaire. Mais dans tous les cas, a-t-il réitéré, « on pense qu’on va être capable d’enlever la majeure partie des consignes ».

Un ton moins optimiste

Plus tôt en journée, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, s’est pour sa part montré moins optimiste.

« Je pense que c’est très clair que la fin de l’urgence sanitaire ne veut pas dire la fin de mesures sanitaires. Avec la Santé publique, on va continuer de communiquer nos mesures », a-t-il dit dans le foyer du parlement.

Pour le ministre, « l’urgence sanitaire, c’est une chose, mais les mesures sanitaires, je vais laisser le [directeur national de santé publique] D[Horacio] Arruda, nous revenir avec un plan ».

Lors du discours d’ouverture de la nouvelle session parlementaire, mardi, le premier ministre a justifié que le gouvernement a eu recours à l’état d’urgence sanitaire depuis le début de la pandémie « pour mettre en place des consignes exceptionnelles, des consignes temporaires, pour protéger la population ». François Legault a également annoncé que l’urgence sanitaire serait levée « après la vaccination des enfants de 5 à 11 ans ».

Les oppositions tapent du pied

Les partis d’oppositions réclament que l’état d’urgence soit levé dès maintenant, alors qu’elle permet à Québec d’avoir des pouvoirs extraordinaires sans consulter l’Assemblée nationale grâce à la Loi sur la santé publique.

« On va devoir continuer à porter le masque. Je présume que le gouvernement va […] dire exactement ce que ça implique », a prévenu mercredi la cheffe libérale Dominique Anglade.

« Moi, je décode que le gouvernement aime mieux décider par décret », a critiqué mercredi le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon.

Mercredi, le ministre Christian Dubé a rappelé qu’on a « des semaines, voire des mois devant nous pour nous préparer en raison du délai de la vaccination des 5 à 11 ans ». Le Québec se dit prêt à vacciner les enfants de moins de 12 ans, mais doit d’abord attendre qu’un vaccin contre la COVID-19 soit homologué par Santé Canada pour cette catégorie d’âge.

Avec Fanny Lévesque