(Montréal) Déjà plus de la moitié des écoles du Québec ont eu au moins un cas de COVID-19 depuis le début de l’année scolaire, nettement plus qu’à la rentrée 2020. Bien que Québec ait élargi mercredi le déploiement de tests rapides dans la région montréalaise, ceux-ci se font néanmoins attendre dans de nombreuses écoles.

En date de mardi, le ministère de la Santé rapporte que 1503 des 2997 établissements scolaires de la province ont enregistré au moins un cas de COVID-19 chez leurs élèves ou les membres de leur personnel.

La COVID-19 se fait principalement sentir dans les écoles primaires, où les élèves de moins de 12 ans ne sont pas admissibles à la vaccination.

Alimentée par le variant Delta, la COVID-19 s’est propagée nettement plus rapidement en cette rentrée dans les écoles primaires. Le 27 septembre dernier, le Québec observait un sommet de 332 éclosions actives dans ces établissements. C’est davantage qu’au sommet de l’hiver 2020. En comparaison, le Québec en comptait 75 l’an dernier à la même période.

C’est dans ce cadre que Québec a élargi, mercredi, l’accès aux tests rapides dans les quartiers « chauds » de Montréal que sont Parc-Extension, Saint-Michel et Montréal-Nord. Quand un élève sera déclaré positif à la COVID-19, tous ses collègues de classe seront dépistés avec un tel test, même s’ils ne présentent aucun symptôme. Le consentement parental sera requis.

Pour éviter de « monopoliser les ressources des écoles », les tests seront réalisés par le personnel de l’Ambulance Saint-Jean.

L’Association montréalaise des directions d’établissement scolaire (AMDES) déplore avoir appris cette annonce « à la dernière minute ». « On voudrait que tout fonctionne dès lundi. Ce n’est pas du tout réaliste », observe sa présidente, Kathleen Legault.

Elle rappelle que son association demande depuis la mi-septembre que les formulaires d’autorisation remis aux parents soient traduits en plusieurs langues. « On ne les a toujours pas eus », dit Mme Legault, qui précise que le consentement « doit être éclairé ».

Fin septembre, les tests rapides ont été envoyés dans dix régions où les risques d’éclosion étaient plus élevés. Au ministère de la Santé et des Services sociaux, on précise que l’ensemble du territoire québécois sera couvert cette semaine.

Jusqu’ici, environ la moitié des écoles de la province ont mis en place une structure de dépistage, qui implique de former du personnel. Au cours des deux dernières semaines, 2000 de ces tests ont été administrés dans les écoles et 40 se sont avérés positifs.

Hors de Montréal, la « plupart » des écoles de la province n’ont pas mis les tests en place, constate une source qui n’est pas autorisée à parler aux journalistes. Le ministère de l’Éducation rappelle que « la directive d’administrer ces tests est claire, doit être appliquée et a été réitérée aux organismes scolaires ».

Le Centre intégré de santé et de services sociaux de Laval (CISSS) a confirmé mercredi à La Presse que les tests rapides, qui jusqu’ici étaient utilisés dans le secteur de Chomedey, seront déployés dans l’ensemble des écoles du territoire.

Une situation différente au secondaire

Le portrait est bien différent au secondaire, où la majorité des élèves sont vaccinés. On recense actuellement 24 éclosions actives dans ces établissements, contre 138 à la même période l’an dernier. « Presque toutes les enquêtes [de la Santé publique] se font dans les écoles primaires. Au secondaire, c’est relativement tranquille », observe Nicolas Prévost, président de la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement (FQDE).

Le scénario est semblable dans les établissements d’enseignement supérieur. On compte actuellement quatre éclosions actives dans l’ensemble des cégeps et universités de la province, contre 26 l’an dernier à la même période.

Pas moins de 93,4 % des 12 à 17 ans ont reçu au moins une dose et 86,2 % des 18 à 24 ans. Depuis le début de l’année, 6183 élèves et 582 membres du personnel ont contracté la COVID-19. La quatrième vague semble autant toucher le réseau public que privé.

Bien que la tendance soit en baisse, les enfants de moins de 10 ans affichent en ce moment les plus hauts taux de propagation parmi les groupes d’âge. Ceux-ci rapportent près de 120 nouveaux cas en moyenne chaque jour.

Bilan en hausse

Le Québec franchit ce seuil alors que la COVID-19 connaît un sursaut. Après trois semaines de baisse, le nombre de nouveaux cas a légèrement commencé à grimper depuis sept jours. La province a rapporté mercredi 512 nouveaux cas, portant la moyenne quotidienne à 555. La tendance est ainsi en hausse de 3 % sur une semaine.

Le nombre d’hospitalisations a également augmenté. On compte présentement 298 personnes hospitalisées, dont 75 aux soins intensifs. La tendance des hospitalisations est ainsi légèrement en hausse par rapport à la semaine dernière.

Les sept décès rapportés mercredi portent quant à eux la moyenne à quatre par jour, ce qui est stable par rapport à la dernière semaine.

À ce jour, 78,8 % des Québécois ont reçu au moins une première dose et 75,9 % sont pleinement vaccinés.