Deux figures influentes du mouvement d’opposition aux mesures sanitaires, qui multiplient les démarches judiciaires contre le gouvernement pour faire invalider les décrets de santé publique, sont sur le carreau depuis plusieurs jours, vraisemblablement malades de la COVID-19. Ils refuseraient de se faire tester.

Une source informée de la situation a confirmé à La Presse que Stéphane Blais, président de la Fondation pour la défense des droits et libertés du peuple (FDDLP), et Olivier De Senailhac, directeur de ce même organisme, sont tous les deux alités depuis une quinzaine de jours.

M. De Senailhac a affirmé à deux sources distinctes qu’il aurait la certitude d’avoir contracté la COVID-19 puisque ses proches ont reçu un test positif. Il est depuis au lit à la maison, « couché mort », et aurait « failli se retrouver à l’hôpital ». Il a également affirmé qu’il se guérit par lui-même avec un « protocole » composé de vitamines et d’azithromycine.

L’azithromycine est un antibiotique et anti-inflammatoire promu entre autres par le professeur français Didier Raoult, dans le cadre d’un protocole controversé utilisant l’hydroxychloroquine pour combattre la COVID-19. Des études scientifiques randomisées en double aveugle ont cependant démontré qu’il s’agit d’un traitement inefficace.

Stéphane Blais souffrirait quant à lui d’une « pneumonie sévère », selon notre source. Il n’aurait toutefois pas subi de test de dépistage de la COVID-19.

M. Blais, qui a organisé plusieurs manifestations contre les mesures sanitaires, a déjà affirmé que la pandémie de COVID-19 n’était « rien d’autre qu’un coup d’État international d’une clique de puissants malfrats contre les peuples du monde ».

Il est actuellement accusé par l’Ordre des CPA d’avoir tenu à maintes reprises des propos indignes de la profession de comptable.

Sa dernière publication sur Facebook remonte au 16 septembre, date à laquelle il a félicité la comédienne Anne Casabonne pour sa récente sortie pour dénoncer les « vaccins de marde ». « Les artistes se lèvent. Ça fait du bien de te lire, Anne », avait alors écrit M. Blais.

M. De Senailhac a pour sa part déjà comparé publiquement la COVID-19 à une « grosse grippe », mais n’a jamais démenti l’existence du virus.

Il nous a été impossible de parler avec M. Blais. Un message que nous lui avons envoyé par Facebook a bien été reçu par son entourage, mais aucune des personnes qui gravitent autour de la Fondation pour la défense des droits et libertés du peuple n’a voulu confirmer si les deux dirigeants étaient effectivement atteints de la COVID-19. « Je ne répondrai pas à ces questions, nous a répondu l’avocat Dominic Desjarlais, qui s’occupe de plusieurs poursuites contre le gouvernement au nom de la Fondation. Je n’ai pas de commentaire à faire. Je ne suis pas au courant. »

Contestations judiciaires des décrets

La FDDLP a récolté depuis le début de la pandémie près de 1 million de dollars en dons du public pour mener des contestations judiciaires contre les décrets sanitaires. Elle a tenu deux campagnes de financement diffusées en direct sur Facebook, auxquelles ont notamment participé Alexis Cossette-Trudel, un apôtre du mouvement complotiste QAnon, la comédienne antivaccin Lucie Laurier ainsi que le blogueur Daniel Pilon, qui a été radié à vie de l’Ordre des CPA pour des propos complotistes au sujet de la pandémie.

La FDDLP affirme, dans une poursuite qu’elle a déposée en mars dernier, que « non seulement [les mesures sanitaires sont] injustifiées et/ou disproportionnées eu égard à la réalité que représente la COVID-19, mais également inconstitutionnelles ».

« Ce sont plutôt les diverses mesures mises en place par le Gouvernement et la peur anxiogène véhiculée quasi quotidiennement par le Gouvernement et ses représentants qui ont fait en sorte que des milliers de personnes n’ont pu bénéficier des soins qu’elles requéraient », dit aussi la poursuite.

Les positions de la FDDLP sont soutenues par des rapports d’experts fournis par des médecins et des scientifiques français qui minimisent la gravité de la COVID-19, dont le DChristian Perronne, l’anesthésiste-réanimateur Louis Fouché et la généticienne Alexandra Henrion-Caude.