(Québec) Le gouvernement Legault donne le feu vert à l’administration d’une troisième dose de vaccin pour les résidants des milieux de vie pour personnes âgées, comme les CHSLD et les résidences privées pour aînés. Les ainés seront vaccinés à la fin d’octobre, six mois après l’administration de la deuxième dose.

Québec profitera de la campagne de vaccination contre l’influenza pour administrer une troisième dose de vaccin contre la COVID-19 aux résidents des CHSLD, des RPA et des ressources intermédiaires (RI). Pour l’heure, il n’est pas question de vacciner les ainés qui ne résident pas dans ces milieux.

Le gouvernement Legault explique sa décision par le fait que le nombre de cas actifs augmente dans les milieux de vie, des éclosions sont aussi observées. Le DHoracio Arruda assure qu’il « n’y a pas d’effets néfastes » à administrer « cette dose de rappel » aux clientèles les plus vulnérables.

Québec assure qu’il s’agit davantage d’une « mesure préventive que corrective » alors que la situation dans les milieux de vie est toujours sous contrôle. M. Dubé a souligné qu’il y a actuellement environ 140 cas actifs dans ces secteurs alors qu’on en comptait une dizaine au début du mois de septembre.

La Santé publique recommande un intervalle de six mois entre l’administration de la deuxième et troisième dose. Les autorités se déplaceront dans les milieux de vie pour vacciner. Le ministre de la Santé Christian Dubé a expliqué qu’il « pourrait y avoir une diminution de l’efficacité vaccinale » chez les personnes plus vulnérables « après un certain temps ».

Le Comité sur l’immunisation du Québec (CIQ) de l’INSPQ recommandait en août dernier l’administration d’une troisième dose pour les personnes immunosupprimées, comme celles atteintes d’un cancer et de certaines maladies chroniques. Le comité ne recommandait pas à ce stade une nouvelle dose pour les résidants en CHSLD.

Cette décision s’expliquait par le court délai écoulé depuis la deuxième dose chez les résidants de CHSLD, le nombre de cas assez faible chez les résidants et l’absence de données sur l’efficacité d’une troisième dose administrée à cette population, indiquait l’INSPQ. « Depuis deux semaines, il y a eu beaucoup de publications » sur le sujet, a fait valoir le DArruda.

Un nouvel avis du CIQ doit être diffusé plus tard mardi. Lundi, le président du CIQ, le DNicholas Brousseau, indiquait à La Presse qu’il n’y avait pas de nouvelle recommandation au sujet de la troisième dose. Il a déclaré que pour le moment, « il n’y a pas de dose de rappel recommandée pour renforcer » la protection contre le virus de la COVID-19, sauf pour les personnes immunosupprimées.

Pour le reste, « on suit la situation de près, car on peut s’attendre à ce qu’éventuellement, la protection diminue. C’est en suivant de près les données qu’on pourra déterminer quand et pour qui exactement une troisième dose serait nécessaire », a-t-il affirmé.

Selon lui, « la troisième dose est une question un peu moins brûlante au Québec et au Canada que dans d’autres pays » parce que l’intervalle entre l’administration des deux doses a été prolongé ici et assure « une protection un peu plus durable ». « Il reste que ce n’est pas magique et que la protection va diminuer éventuellement, peut-être pour les personnes plus vulnérables, et on peut s’attendre à ce qu’il y ait une troisième dose », a-t-il ajouté.

Le président américain Joe Biden a reçu lundi sa troisième dose de vaccin contre la COVID-19. Les États-Unis ont autorisé la semaine dernière l’administration d’une dose de rappel pour les Américains de 65 ans et plus, ceux plus vulnérables et pour les personnes exposées particulièrement au virus.