Les opposants à la vaccination venus manifester mardi devant une école de Montréal-Nord évoquaient encore un présumé lien entre le vaccin et la mort d’une adolescente plus tôt en septembre à l’école secondaire Louis-Riel. Un lien illogique, insiste le père de la jeune fille. « Je veux être très clair une bonne fois pour toutes. On ne peut pas utiliser la mort de Malaka pour faire croire que le vaccin est dangereux », affirme Maged Rizkalla.

Tragique et soudaine, la mort de la jeune Montréalaise continue d’être instrumentalisée par les opposants à la vaccination chez les enfants et adolescents, déplore le père en deuil.

Une manifestation antivaccination était même prévue mercredi devant l’école que fréquentait sa fille, mais a été annulée par les organisateurs, s’étonne-t-il.

Le 7 septembre dernier, l’adolescente de 15 ans est morte après avoir ressenti un malaise. Elle se trouvait alors à l’école secondaire Louis-Riel, où une clinique de vaccination allait être déployée le lendemain. Malaka Rizkalla avait reçu sa deuxième dose de vaccin contre la COVID-19 le 26 juin.

Il n’en fallait pas plus pour convaincre certains adhérents au mouvement antivaccination d’un lien entre ce drame et le vaccin. Sur les réseaux sociaux, plusieurs groupes complotistes ont prétendu que le vaccin avait tué la jeune fille.

Ma fille avait des problèmes cardiaques. En 2017, elle a fait un malaise et a été réanimée par les docteurs. Cette fois-ci, ils n’ont rien pu faire.

Maged Rizkalla

« Elle nous a quittés pour un monde meilleur », poursuit le père d’un ton calme. Sa défunte fille n’a eu aucun symptôme après avoir reçu ses deux doses, souligne-t-il.

À travers ses lunettes, son regard se tourne vers une photo de sa fille.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Le 7 septembre dernier, Malaka Rizkalla, 15 ans, est morte après avoir ressenti un malaise, alors qu’elle se trouvait à l’école secondaire Louis-Riel.

« Des opposants à la vaccination sont venus me voir chez moi quatre jours après sa mort », dit-il en soupirant. Il ne s’agissait pas de manifestants, mais de lointaines connaissances qui appuient diverses théories conspirationnistes. Elles l’ont mis en garde : même des mois plus tard, le vaccin pourrait avoir tué sa fille.

« Si je pensais que le vaccin avait tué ma fille, je serais le premier à manifester devant les hôpitaux. Les gens qui font des liens sans fondements, ils ne sont pas rationnels », tranche l’ingénieur de formation.

Pour prouver que le vaccin est nocif ou potentiellement mortel, il faudrait qu’il y ait de nombreux décès de jeunes vaccinés et des constats médicaux pour appuyer cette théorie, ajoute l’homme de 58 ans amateur de revues scientifiques et médicales. « Or, ce n’est pas le cas. Il n’y a pas de preuves. »

Rappelons qu’une enquête du coroner, en cours, permettra d’établir les causes de la mort de Malaka Rizkalla.

De nombreux véhicules policiers étaient postés mercredi aux abords de l’école secondaire Louis-Riel. Tout comme la veille, une action visant à convaincre les jeunes de ne pas se faire vacciner était prévue. Quelques parents attendaient les manifestants sur le trottoir pour les empêcher de parler aux enfants.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Alors qu’une manifestation antivaccination était prévue, mercredi, devant l’école Louis-Riel, une présence policière avait été assurée avant que le rassemblement soit finalement annulé.

Un véhicule d’Info-Crime était même sur place afin d’observer les manifestants et de prévenir toute forme de harcèlement.

La manifestation n’a finalement pas eu lieu.