La hausse des cas s’accélère au Québec, mais le nombre des hospitalisations et des morts demeure bas. De son côté, Trois-Rivières connaît une forte flambée.

Le Québec a rapporté depuis une semaine 926 cas, soit 38 % de plus que la précédente. Vendredi seulement, la province a enregistré 225 nouveaux cas, le bilan quotidien le plus élevé en deux mois.

La moitié des nouveaux cas se concentrent chez les 20 à 39 ans, moins vaccinés. Ceux-ci rapportent en effet 66 nouveaux cas par jour. On observe des hausses dans les autres groupes d’âge, mais la croissance est plus limitée.

Selon le DGaston De Serres, épidémiologiste à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) et membre du Comité sur l’immunisation du Québec (CIQ), cette hausse risque de se poursuivre dans les prochaines semaines.

« L’été est généralement une période moins favorable à la transmission des virus respiratoires », indique-t-il. À l’heure actuelle, la majorité de la population a des contacts à l’extérieur, la proportion de cas attribuables au variant Delta demeure petite et les écoles sont fermées. « Ces facteurs-là vont changer dans les prochaines semaines », prévient le DDe Serres.

Trois-Rivières suscite l’inquiétude, hausse de cas à Laval

Actuellement, c’est à Laval que l’on recense le taux de propagation le plus élevé, soit en moyenne 4,3 nouveaux cas pour 100 000 habitants.

Selon Judith Goudreau, porte-parole au CISSS de Laval, cette hausse s’explique en partie par la baisse du dépistage dans la région. « Dans les grosses semaines, on pouvait avoir de 1500 à 2000 dépistages par jour et, là, on est à 500. Les personnes coulent du nez et ne viennent plus se faire dépister », explique-t-elle.

Par ailleurs, la région de la Mauricie–Centre-du-Québec enregistre la hausse la plus forte de la province. Les 2,9 nouveaux cas pour 100 000 habitants observés à l’heure actuelle représentent une augmentation de 245 % en une semaine.

Ce sont des cas éparpillés sur le territoire et ces cas ont eu un grand nombre de contacts, alors ça laisse malheureusement présager de nouveaux cas dans les prochains jours.

Guillaume Cliche, agent d’information au CISSS de la Mauricie–Centre-du-Québec

Selon la Santé publique de la région, 100 % des cas n’étaient pas adéquatement vaccinés et 80 % n’avaient reçu aucune dose. Les données démontrent que 70 % des cas étaient âgés de 18 à 30 ans.

Trois-Rivières est le secteur le plus touché par la recrudescence du nombre de cas, affirme M. Cliche. « Le nombre de nouveaux cas quotidiens est passé de 1,7 début juillet à 22,7 cas quotidiens lors des trois derniers jours. On voit que la courbe n’est pas dans le bon sens », dit-il.

Le Grand Prix de Trois-Rivières, compétition automobile qui débutera le 6 août, sera tout de même maintenu. « Les grands évènements ont un protocole pour éviter les risques de propagation du virus », soutient M. Cliche.

L’agent d’information invite la population de la Mauricie–Centre-du-Québec à aller se faire vacciner le plus rapidement possible. « C’est la meilleure protection qui nous est offerte. On n’a jamais eu autant de doses et de plages horaires disponibles pour la vaccination. »

Hospitalisations stables

Bien que le nombre de cas soit en hausse au Québec depuis trois semaines, le nombre des hospitalisations demeure stable et bas. Au cours de la dernière semaine, 15 personnes ont été hospitalisées en raison de la COVID-19, contre 13 la semaine précédente. Le nombre de personnes hospitalisées est stable, à 61.

Durant les précédentes vagues, les augmentations du nombre des cas étaient suivies de hausses du nombre des hospitalisations dans les 10 jours. La vaccination pourrait toutefois venir changer la situation. « Si l’augmentation de cas continue, le nombre d’hospitalisations devrait rester plus faible, proportionnellement parlant, qu’en 2020 », soutient Benoit Barbeau, virologue et professeur au département des sciences biologiques de l’Université du Québec à Montréal.

La province n’a recensé aucun décès depuis une semaine. « Si on a moins d’hospitalisations, on va avoir moins de décès. En clinique, on a aussi acquis beaucoup de connaissances, les interventions sont plus adaptées, ce qui permet une réduction de décès », indique M. Barbeau.

Positivité en hausse

Le nombre de tests effectués pour détecter la COVID-19 étant stable, mais les cas se faisant de plus en plus nombreux, le taux de positivité a légèrement augmenté dernièrement. Ainsi, 1 % des tests réalisés depuis une semaine se sont avérés positifs.

C’est en hausse par rapport au taux de 0,5 % observé il y a deux semaines. « Ça démontre qu’il y a plus de transmission communautaire, mais 1 %, ça demeure assez raisonnable », affirme M. Barbeau. Cela reste inférieur au seuil de 5 % recommandé par l’Organisation mondiale de la santé.

La vaccination progresse

À ce jour, les deux tiers des Québécois admissibles à la vaccination ont reçu leurs deux doses. En incluant les gens ayant eu la COVID-19 et une dose, la proportion grimpe à 68 %.

Les données régionales montrent que les trois quarts des habitants de la Gaspésie ont reçu deux doses, de loin le taux le plus élevé de la province. À l’opposé, seulement 54,2 % des Montréalais sont pleinement vaccinés, taux le plus faible en faisant abstraction de ceux des Terres-Cries et du Nunavik.

« Les régions où les gens sont moins vaccinés vont être plus à risque de subir une transmission plus forte. Plus la vaccination est élevée dans une région, plus ça lui offre une protection », soutient le DDe Serres

Chaudière-Appalaches : un festival d’opposants aux mesures sanitaires surveillé

Le CISSS de Chaudière-Appalaches suit un festival d’opposants aux mesures sanitaires et au passeport sanitaire censé se tenir les 6, 7 et 8 août en Beauce. Selon l’évènement Facebook nommé « Festival des Gaulois », plus de 1000 personnes ont l’intention de participer. Les billets sont vendus au coût de 40 $. Le CISSS de la région a indiqué être au courant du festival. Une demande de collaboration à respecter les normes en vigueur a été envoyée aux promoteurs par la directrice de santé publique de Chaudière-Appalaches, la Dre Liliana Romero. Le CISSS est toujours dans l’attente d’une signature de cette entente par les promoteurs.