Si le nombre des cas de COVID-19 se remettait à grimper de façon importante à l’automne, l’accès à certains services pourrait être refusé aux Québécois qui n’auraient pas reçu leurs deux doses de vaccin, mais il n’y aurait pas de reconfinement, a affirmé le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, lundi.

« C’est sûr qu’à un moment donné, il va falloir faire des choix comme société », a déclaré le ministre Dubé en conférence de presse à l’hôpital Santa Cabrini, à Montréal.

« Si ça n’allait pas bien et qu’il y avait une augmentation importante des cas au mois de septembre, on ne pourra pas reconfiner les gens », a-t-il indiqué.

Le reconfinement étant exclu « avec ce qu’on vient de vivre pendant 15, 16 mois », des choix devraient être faits, a expliqué le ministre Dubé.

Il y a des services non essentiels qui vont devoir être disponibles à ceux qui ont eu deux doses. Mais ça, il faut l’expliquer aux gens.

Christian Dubé, ministre de la Santé et des Services sociaux

Le ministre de la Santé n’a pas précisé les « services » envisagés, mais a promis de « revenir sur la fameuse preuve vaccinale » en point de presse jeudi.

« Des choses vont être annoncées à ce moment-là qui pourraient justement motiver les gens qui n’ont pas encore considéré de se faire vacciner à trouver intéressant de le faire. »

La Santé publique n’a toujours pas fait savoir quels usages pourraient être faits du code QR que les Québécois vaccinés peuvent obtenir par courriel.

« [La dernière ligne droite] de l’organisation derrière l’utilisation de la preuve vaccinale électronique est en train d’être finalisé[e] et le ministre en fera l’annonce jeudi », a indiqué Marjorie Larouche, porte-parole du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), par courriel lundi.

Le ministre Dubé s’est montré particulièrement préoccupé par les 18 à 29 ans, parmi lesquels il reste encore 115 000 personnes à vacciner avant d’atteindre une couverture de 75 %.

« Si on veut un retour en présentiel pour les gens du cégep et de l’université, il faut absolument qu’on aille chercher même mieux que 75 % », a-t-il indiqué.

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Le ministre Dubé a cité l’exemple du Royaume-Uni, assailli par le variant Delta, où les nouveaux cas frappent particulièrement les personnes non vaccinées. « Il faut être prêts et la façon d’être prêts, c’est de se faire vacciner », a-t-il fait valoir en rappelant qu’il restait « deux mois » pour le faire.

Les Québécois qui veulent recevoir leur deuxième dose plus tôt, dans l’intervalle de quatre à huit semaines suivant leur première dose, pourront prendre rendez-vous sur Clic Santé à compter de mardi matin, a annoncé le ministre Dubé. Ce devancement était jusqu’ici limité aux centres de vaccination sans rendez-vous.

Carotte QR

Le code QR peut être un avantage incitatif « intéressant et important », estime la Dre Maryse Guay, médecin-conseil à la Direction de santé publique de la Montérégie et à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), et membre du Comité sur l’immunisation du Québec.

« On a parlé beaucoup dans les dernières semaines du bâton et de la carotte, et je pense que le code QR peut faire partie de la carotte », a expliqué la Dre Guay en entrevue téléphonique. Il faudra cependant s’assurer que les Québécois qui n’ont pas la capacité de se procurer leur code par courriel y aient quand même accès, a-t-elle souligné.

Si la Dre Guay souhaite « ardemment » qu’il n’y ait plus de confinement, elle juge qu’il est bien tôt pour écarter définitivement une telle mesure.

En plus des personnes qui ne se font pas vacciner, il y a les jeunes de moins de 12 ans, qui n’ont pas accès au vaccin, et des personnes vaccinées dont la protection est moindre parce qu’elles sont âgées ou que leur système immunitaire est moins fort, a-t-elle rappelé. « Ça fait quand même une bonne proportion de gens qui peuvent continuer à faire bouger cette foutue COVID-19 ! »

Oui au passeport vaccinal

Près des trois quarts (73 %) des Québécois sont favorables au passeport vaccinal qui réserverait l’accès à certains lieux ou activités aux personnes vaccinées, suggère le plus récent sondage de l’INSPQ, publié lundi. Ces données ont été recueillies du 11 au 23 juin dans le cadre d’un sondage web hebdomadaire mené auprès de 3300 adultes québécois depuis juillet 2020.

Près de 9 répondants sur 10 considèrent par ailleurs que « le pire de la crise est derrière nous ». Ce résultat est le plus élevé depuis le début de l’enquête.

L’été dernier, seulement de 40 % à 50 % des Québécois sondés entre le 10 juillet et le 2 septembre considéraient que le pire était passé.

À l’inverse, la proportion de répondants qui disent « toujours » suivre les consignes de lavage des mains, de distanciation physique et d’évitement des rassemblements est à son plus bas depuis le début du sondage, soit 33 %, bien en deçà des sommets de 50 % à 51 % du 8 janvier au 17 février.

Bilan encore en baisse

La tendance à la baisse du nombre des cas de COVID-19 se poursuit au Québec. La province a rapporté 176 nouveaux cas et une mort au cours de la fin de semaine. Calculée sur une semaine, la moyenne des nouveaux cas est ainsi passée à 76, en baisse de 18 % par rapport à la semaine précédente.

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Le nombre des hospitalisations a aussi continué à diminuer. On recense à l’heure actuelle 102 personnes hospitalisées, soit 8 de moins que vendredi. Du nombre, 27 se trouvent aux soins intensifs, soit 7 de moins qu’il y a trois jours.

Durant la fin de semaine, 266 636 doses de vaccin ont été administrées, pour un total de 8,8 millions de doses depuis le début de la campagne. À ce jour, 6 millions de Québécois ont reçu au moins une dose, soit 70,5 % de la population. Du nombre, 2,7 millions en ont reçu deux, soit 31,6 % des Québécois.

La province administre actuellement 100 600 doses par jour en moyenne, dont 93 000 deuxièmes doses, un rythme élevé visant à vacciner 75 % des Québécois de 12 ans et plus à deux reprises d’ici la fin de l’été.