(Ottawa) L’Agence de la santé publique du Canada a confirmé jusqu’ici 18 cas de thrombose induite par le vaccin Oxford-AstraZeneca et 10 autres cas qui font toujours l’objet d’une enquête.

Plus de deux millions de Canadiens ont reçu ce vaccin jusqu’à présent. La directrice de la santé publique du Canada, la docteure Theresa Tam, affirme que l’Agence de la santé publique a estimé le taux actuel de thrombose induite par ce vaccin à un cas sur 83 000 doses administrées. Par contre, ce taux pourrait atteindre jusqu’à un cas sur 55 000, selon les résultats des enquêtes en cours.

La grande majorité des Canadiens ont reçu l’AstraZeneca avant le 1er mai, mais le syndrome peut apparaître de quatre à 28 jours après la vaccination. De nombreuses personnes sont donc encore dans la « fenêtre à risque » et d’autres cas pourraient être découverts.

La plupart des provinces n’utilisent plus l’AstraZeneca en premières doses pour le moment : d’une part à cause des limites d’approvisionnement, d’autre part à cause des préoccupations concernant le risque de caillots sanguins.

À l’instar de plusieurs provinces, le Québec a annoncé jeudi que l’AstraZeneca ne serait plus offert comme première dose pour l’instant, sur les recommandations du Comité d’immunisation du Québec.

L’administrateur adjoint de la santé publique du Canada, Howard Njoo, a rappelé jeudi que tout le monde devrait attendre 12 semaines avant d’obtenir la deuxième dose, et que ceux qui ont reçu l’AstraZeneca en première dose devraient recevoir ce même produit en deuxième dose.

Une étude est toujours en cours au Royaume-Uni sur la « vaccination hybride » — l’administration d’une deuxième dose différente de la première.

Le major-général Dany Fortin dit que lui et son équipe travaillent sur des conseils pour le Cabinet fédéral afin de déterminer si le Canada devrait continuer à recevoir des doses supplémentaires du vaccin Oxford-AstraZeneca.

Le commandant militaire responsable du déploiement des vaccins au Canada n’a pas voulu dire quels seraient ces conseils.

M. Fortin a affirmé qu’il est encore temps d’utiliser certaines des doses qui expireront ensuite, mais qu’il y a aussi la possibilité pour les provinces qui ont des doses qui pourraient se périmer, de demander de l’aide pour redéployer ces doses vers d’autres provinces qui peuvent et veulent les utiliser.

Il a indiqué que les doses du programme international COVAX arrivées jeudi n’expirent qu’à la fin du mois d’août.

M. Fortin a affirmé que les doses seront conservées à l’installation d’Innomar Strategies près de Toronto en attendant des commandes spécifiques de la part de gouvernements provinciaux.

Jusqu’à présent, les cargaisons de vaccins ont été réemballées et expédiées aux provinces au prorata de la population, mais M. Fortin a souligné que les provinces sont en train de déterminer comment elles ont l’intention d’utiliser l’AstraZeneca à l’avenir.