(Québec) L’obligation de porter le masque à l’extérieur continue de susciter des débats, plus d’une semaine après son annonce par communiqué.

Le gouvernement Legault a imposé cette nouvelle mesure sanitaire aux Québécois sans l’expliquer, a rappelé mercredi le co-porte-parole de Québec solidaire (QS), Gabriel Nadeau-Dubois.

Il se doit aujourd’hui de la justifier et de la clarifier.

« Vous avez le droit de frencher votre partenaire le soir à la maison, mais durant la journée, si vous voulez prendre une marche, il faut porter un masque à l’extérieur », souligne M. Nadeau-Dubois.

« Moi, j’ai de la misère à comprendre cette directive-là. »

Les masques sont désormais obligatoires à l’extérieur dans les zones rouges et orange dès que deux personnes de bulles différentes sont à moins de deux mètres.

La seule exception est lorsque les personnes sont assises à deux mètres les unes des autres, par exemple dans un parc.

La mesure est « très dure à suivre », s’est plaint M. Nadeau-Dubois, mercredi. « Je trouve qu’elle n’a pas été suffisamment justifiée. »

Il demande à Québec d’expliquer « pourquoi c’est important de le faire, quelles données le justifient, quel type de transmission on veut freiner et dans quel type de circonstances ça peut être dangereux ».

La veille, le directeur national de santé publique, le Dr Horacio Arruda, avait reconnu que la mesure pouvait paraître « incohérente ».

Il a affirmé qu’aucune « étude contrôlée » n’appuyait le port du masque à l’extérieur, mais que selon lui, il est possible d’être contaminé par des gouttelettes, même à l’extérieur.

Cette affirmation survient après un an de pandémie, où l’on a dit aux Québécois : « À l’extérieur, le risque de contamination est beaucoup plus faible », a observé la cheffe libérale Dominique Anglade.

« Du jour au lendemain, on leur annonce qu’il faut porter le masque, et on le fait avec un communiqué, s’est-elle étonnée. Il y a matière à clarification. »

Le premier ministre François Legault a déclaré mardi qu’il n’était pas au courant de la mesure, et c’est pour cette raison qu’il ne l’avait pas expliquée en conférence de presse.

Dans les circonstances, le Dr Arruda aurait dû, lui, lever la main et prendre le temps d’informer correctement la population, a affirmé le chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon.

« Ça n’a pas été fait », a-t-il déploré.

Les partis d’opposition ont tout de même réitéré leur confiance en la santé publique mercredi, en invitant les Québécois à continuer de respecter l’obligation de porter le masque à l’extérieur.