(Toronto) Des travailleurs sans statut au Canada refuseraient de se faire vacciner contre la COVID-19 car ils craignent d’être dénoncés, arrêtés et envoyés à l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) pour être déportés en raison de leur incapacité de bien s’identifier.

L’organisme torontois Migrant Workers Alliance for Change réclame que ces travailleurs oeuvrant dans divers milieux de l’économie canadienne ne soient pas tenus de produire une pièce d’identification émise au Canada, dont une carte d’assurance-maladie, lorsqu’ils s’insèrent dans le processus de vaccination. Des cartes d’identification du pays d’origine de ces personnes devraient suffire, de même que, par exemple, des cartes d’une banque alimentaire ou d’un bibliothèque au Canada.

Au Québec, en Ontario et en Colombie-Britannique, un grand nombre de ces personnes sans statut travaillent dans des centres de soins de longue durée ou sur des propriétés agricoles.

Il y en avait 500 000 en 2016 en Ontario seulement, selon Migrant Workers Alliance for Change, qui ajoute que leur nombre a probablement augmenté depuis en raison de critères plus sévères imposés aux demandeurs de résidence permanente.

Anna Maddison, porte-parole de l’Agence de la Santé publique du Canada (ASPC), assure qu’un vaccin contre la COVID-19 est disponible à tous, même en l’absence d’une carte d’assurance-maladie, mais elle rappelle que les exigences logistiques ont été mises en place par les provinces et les territoires.

La professeure Judy Illes, de la Chaire de recherche du Canada sur la neuroéthique, exhorte les gouvernements à mettre en place des processus transparents pour que toute personne aspirant à une vaccination puisse la recevoir dans un environnement sécuritaire. À son avis, de nouvelles réalités, dont l’hésitation des travailleurs sans statut à recevoir le vaccin, démontrent l’importance d’une attention des autorités.