(Montréal) Des intervenants de la santé publique au Québec affirment que la réticence des travailleurs du réseau de la santé à se faire vacciner contre la COVID-19 est en déclin.

Des données recueillies par l’équipe d’une professeure en santé publique de l’Université de Sherbrooke, la Dre Mélissa Généreux, démontrent un changement important chez ces travailleurs, désormais beaucoup plus ouverts à la vaccination.

Cette constatation survient alors que les autorités de la santé publique québécoise redoublent d’efforts pour encourager l’inoculation parmi les salariés du réseau de la santé. Des travailleurs vaccinés ont été invités à participer aux efforts de sensibilisation, étant perçus comme étant des modèles pour leurs collègues.

Une enquête menée entre le 5 et le 16 février a démontré que 76 % des travailleurs de la santé qui y ont participé avaient reçu le vaccin ou étaient sur le point de le recevoir. La Dre Généreux rappelle qu’en novembre dernier, non seulement cette proportion ne s’élevait qu’à 57 %, mais que aussi que les travailleurs du réseau étaient parmi les Québécois les moins enclin à accepter la vaccination.

La Dre Généreux croit que bon nombre de ces travailleurs ont changé d’idée en constatant que leurs collègues vaccinés n’éprouvaient aucun effet secondaire ou indésirable. Elle soutient aussi que la baisse constante du nombre quotidiens de nouveaux cas de COVID-19 au cours des dernières semaines au Québec a contribué à un changement d’attitude face à l’inoculation.

Ève Dubé, anthropologue médicale à l’Université Laval, affirme que la recherche a démontré que lorsque des travailleurs de la santé encouragent leurs collègues à avoir recours à la vaccination contre l’influenza, il est probable que le taux de vaccination dans le réseau de la santé augmente.

La professeure Dubé ajoute que l’hésitation de plusieurs est nourrie par la nouveauté des vaccins contre la COVID-19, personne ne voulant servir de cobaye. Cette crainte semble s’amenuiser avec le temps.

Toutefois, les travailleurs de la santé déjà aux prises avec de longues heures de travail et du temps supplémentaire obligatoire, en plus des exigences de leur vie familiale, peuvent éprouver du mal à trouver du temps pour aller se faire vacciner en clinique, un problème réel, selon Ève Dubé