Faisant face à une augmentation inexpliquée du nombre de cas à Saint-Jean-sur-Richelieu, la Montérégie intensifie le dépistage et fera séquencer des échantillons pour vérifier la présence de nouveaux variants du virus.

Alors que le nombre de cas diminue en Montérégie depuis le 17 janvier, Saint-Jean-sur-Richelieu affiche la tendance contraire. « On a vu une hausse soudaine des cas dans la semaine du 17 janvier, où on a vu presque 200 nouveaux cas », a déclaré la Dre Julie Loslier, directrice de santé publique de la Montérégie, en conférence de presse mercredi.

Résultat, cette ville qui représente seulement 7 % de la population de la Montérégie est actuellement responsable d’environ 10 % des cas actifs de la région, une situation jugée « préoccupante ».

« Dans la ville de Saint-Jean, on a quand même 25 éclosions actives qui cumulent plusieurs cas, a souligné la directrice de santé publique. Ça circule dans tous les milieux et ça touche tous les groupes d’âge. »

CPE fermé

À l’exception de la municipalité régionale de comté (MRC) du Haut-Richelieu, où se trouve Saint-Jean, les cas diminuent dans tous les groupes d’âge de la Montérégie, y compris chez les aînés. La baisse est cependant beaucoup moins marquée chez les jeunes de 0 à 9 ans, a indiqué la Dre Loslier.

Le CPE La Bourgeonnière, situé sur la rue Victoria à Greenfield Park, a ainsi été fermé par la Direction de santé publique le 27 janvier en raison d’une éclosion. La Santé publique prend une telle décision lorsqu’elle constate que la transmission se poursuit malgré toutes les mesures mises en place et que la fermeture est la seule façon de la faire cesser, explique la porte-parole du CISSS de la Montérégie-Centre, Chantal Vallée.

Selon nos informations, une dizaine de cas ont été confirmés chez les éducatrices et une vingtaine d’autres parmi les enfants. Ce CPE compte 63 places, indique le site du ministère de la Famille. « La date de réouverture n’est pas encore fixée. Cela dépendra de l’évolution de l’éclosion », dit Mme Vallée. Les messages laissés au CPE mercredi sont restés sans réponse.

La baisse des cas enregistrée dans l’ensemble de la Montérégie est également plus faible chez les jeunes d’âge scolaire, de moins de 18 ans.

Ça augmente vraiment rapidement, les éclosions en milieu scolaire.

Dre Julie Loslier, directrice de santé publique de la Montérégie

À Saint-Jean-sur-Richelieu, qualifiée de « drapeau rouge » par la Dre Loslier, les trois quarts des cas n’ont pu être reliés à une éclosion précise. Cela ne permet pas de conclure qu’ils sont attribuables à un nouveau variant plus contagieux, dit-elle. La Montérégie travaille toutefois avec le Laboratoire de santé publique du Québec pour faire séquencer des échantillons de Saint-Jean et d’ailleurs dans la région « comme on le ferait dans d’autres éclosions d’envergure ».

En attendant, la Santé publique de la Montérégie a resserré l’outil d’autoévaluation offert sur son site web. Le mal de gorge est maintenant un symptôme justifiant à lui seul un dépistage immédiat, tout comme le nez congestionné ou qui coule. Et un enfant d’âge scolaire qui présente des symptômes devrait maintenant être testé sans attendre 24 heures. Une clinique de dépistage sans rendez-vous a d’ailleurs été ajoutée, ce jeudi 4 février ainsi que le mercredi 10 février prochain, au Quality Hotel Centre des congrès de Saint-Jean.

Une recommandation a aussi été ajoutée pour la région : si un membre d’une maisonnée présente un symptôme justifiant un dépistage, les autres membres devraient, « dans la mesure du possible », s’isoler en attendant de connaître le résultat.

Et bien que la Montérégie ait enregistré moins de 200 cas au cours des trois jours précédents, le virus continue à circuler davantage qu’à la première vague, durant laquelle le maximum de cas quotidien avait été d’environ 160, a souligné la directrice de santé publique.

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