(Montréal) La vaccination contre la COVID-19 a débuté au Québec le 14 décembre dernier. Depuis, trois semaines se sont écoulées et une importante règle a changé. Où est donc rendue la vaccination dans la province ?

Le coup de départ de l’inoculation a retenti dans la grande majorité des régions du Québec et la récente décision du gouvernement d’utiliser les deuxièmes doses (initialement mises de côté pour ceux qui avaient reçu la première) permet, depuis le 1er janvier, de vacciner encore plus de personnel soignant.

Après les premières personnes inoculées à Québec et Montréal le 14 décembre, la campagne de vaccination a démarré dans les autres régions, à différentes dates. Seules les régions nordiques — le Nord-du-Québec, le Nunavik et Terres-Cries-de-la-Baie-James — n’ont pas encore eu leur premier vacciné.

Au total, 32 763 doses de vaccin avaient été administrées en date de lundi, soit environ le tiers des doses livrées dans la province.

Pour l’instant, le Québec a reçu 87 500 doses, soit 55 000 du vaccin de Pfizer-BioNTech et 32 500 du vaccin de Moderna. D’autres livraisons sont prévues dans les prochaines semaines, répète le gouvernement de François Legault.

Le rythme actuel de vaccination ressemble à ce qui suit : lundi, 2529 doses ont été administrées et la journée la plus productive a été le 30 décembre, alors que 3942 aiguilles ont été introduites dans des bras québécois. Évidemment, les Fêtes de fin d’année ont ralenti quelque peu la cadence.

Jusqu’à maintenant, les doses ont servi à vacciner ceux qui se trouvent dans les deux premières catégories prioritaires identifiées par le gouvernement : les résidants des CHSLD et ceuxdes ressources intermédiaires et de type familial (RI et RTF), ainsi que les travailleurs de la santé en contact avec des patients, soit dans les résidences pour aînés ou en milieu hospitalier. L’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) estime le nombre de résidants en CHSLD à vacciner à 40 000, et les travailleurs de la santé à 325 000.

Il était prévu qu’ils reçoivent deux doses, à un minimum de 21 jours d’intervalle pour le vaccin de Pfizer-BioNTech, contre 28 jours minimum pour celui de Moderna.

La libération des deuxièmes doses (réservées à l’origine pour ceux qui avaient reçu la première et qui patientaient alors pour quelques semaines dans le congélateur) a permis à plusieurs régions de vacciner encore plus de travailleurs de la santé. Cette décision a été rendue publique le 31 décembre, après un avis de l’INSPQ, afin de maximiser l’inoculation dans un contexte où les doses de vaccin sont livrées graduellement. Le Royaume-Uni a récemment adopté la même stratégie que le Québec en utilisant toutes ses doses, sans plus attendre.

Le gouvernement du Canada a signé des accords d’achats anticipés pour sept vaccins prometteurs contre la COVID‑19, le tout conditionnel à l’approbation par Santé Canada. Jusqu’à ce jour, les vaccins des compagnies Pfizer et Moderna ont reçu son aval.

L’effet du changement

Les régions du Québec se sont rapidement adaptées à ce revirement.

Par exemple, les régions de la Mauricie et du Centre-du-Québec ont commencé ce mardi à utiliser les deuxièmes doses qui avaient été précieusement mises de côté.

À Montréal, le CIUSSS du Centre-Sud, par exemple, en a profité pour commencer à vacciner dans son secteur les travailleurs des centres hospitaliers et des sites d’hébergement des usagers positifs à la COVID-19. « Avec l’annonce de l’utilisation de la deuxième dose, nous allons intensifier la cadence de la vaccination », a fait savoir de son côté le CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal.

Sur la Côte-Nord, la vaccination a débuté à Sept-Îles dans les CHSLD et au sein de l’hôpital de la ville. En libérant les deuxièmes doses, là aussi la vaccination de plus de personnel soignant a pu être réalisée, et des doses sont aussi offertes à certains proches aidants. La vaccination à Baie-Comeau va par ailleurs débuter cette semaine, a indiqué mardi le CISSS de la Côte-Nord.

En Abitibi-Témiscamingue, encore plus de travailleurs de la santé seront vaccinés cette semaine, et même des personnes habitant dans des résidences privées pour aînés (RPA), a-t-on confirmé mardi.

En Gaspésie, les premières doses ont été livrées fin décembre dans un CHSLD de New Carlisle, et les groupes priorisés dans la région de la Baie-des-Chaleurs ont commencé à en profiter.

Quant aux Québécois se trouvant dans les autres catégories, ils doivent patienter : aucune date n’est encore prévue pour le début de ces étapes de vaccination, qui dépendent en bonne partie des livraisons de vaccins au pays.

Le nombre exact de doses qui seront acheminées au Québec d’ici le 31 mars 2021 est inconnu, mais il pourrait vraisemblablement se situer autour de 1,3 million, selon les responsables québécois de la vaccination. Ils ajoutent que les plus grands volumes de doses de vaccin devraient arriver entre avril et juin.

L’Agence de la santé publique du Canada prévoit toutefois obtenir assez de doses pour vacciner tous les Canadiens qui le souhaiteront d’ici la fin du mois de septembre 2021.

Au palmarès des provinces qui ont administré la plus grande proportion de leurs doses de vaccin reçues, le Québec arrive en troisième place (il a administré 37 % de ses doses obtenues), derrière l’Alberta (49 %) et la Colombie-Britannique (47 %), selon les données de l’outil COVID-19 Tracker Canada, une initiative d’un étudiant de l’Université de la Saskatchewan, Noah Little, mises à jour de façon quotidienne.

Au Québec, le vaccin contre la COVID‑19 sera gratuit pour toutes les personnes qui voudront le recevoir, et distribué par le Programme québécois d’immunisation. Il ne sera pas possible de se procurer des doses sur le marché privé, prévient le gouvernement du Québec.