(Toronto) De nouvelles données en Ontario montrent que les hospitalisations liées à la COVID-19 ont augmenté de plus de 63 % au cours des quatre dernières semaines.

Un rapport publié jeudi indique que le nombre de patients aux soins intensifs en raison du coronavirus devrait atteindre 200 le mois prochain et y rester pendant un certain temps, ce qui pourrait entraîner l’annulation de chirurgies.

Le nouveau rapport indique également que les décès dans les foyers de soins de longue durée sont en hausse, même si le nombre d’infections parmi le personnel et les résidents semble se stabiliser.

C’est la première fois que de nouvelles projections sont publiées depuis que le gouvernement a « reconfiné » Toronto et la région de Peel, lundi. Le rapport montre que 70 % des nouveaux cas à Toronto et 27 % des cas à Peel et à Ottawa ne peuvent être liés à une source précise – il s’agit donc de transmissions communautaires. Dans la région de York, 20 % des nouvelles infections quotidiennes n’ont aucun lien épidémiologique connu entre elles.

Il y a deux semaines, une modélisation montrait que l’Ontario pourrait atteindre 6500 nouveaux cas quotidiens de COVID-19 d’ici la mi-décembre, si des mesures n’étaient pas prises pour limiter la propagation du virus. Cette modélisation prévoyait 2500 nouveaux cas par jour si le taux de croissance était de 3 %, ou 6500 si le taux de croissance était de 5 %.

À l’époque, le docteur Adalsteinn Brown, l’un des experts derrière ces projections, déclarait qu’un taux de croissance de 5 % était « légèrement optimiste ». Le premier ministre Doug Ford avait annoncé le lendemain un resserrement des critères dans le système par code couleur des mesures sanitaires.

Des tests volontaires en éducation

Ces dernières données sont publiées peu de temps après que la province a annoncé une initiative ciblée de test de diagnostic volontaire chez les élèves et les travailleurs asymptomatiques des écoles de quatre régions qui comptent un nombre élevé de cas actifs-Ottawa, Toronto, Peel et York.

Ces tests, volontaires, seront offerts pendant quatre semaines, à compter de maintenant. Ceux qui présentent des symptômes ou qui ont été exposés à un cas de COVID-19 devraient toutefois se faire tester dans un centre d’évaluation plus traditionnel, indique-t-on. Le gouvernement avait annoncé ce programme pour la première fois cet été, mais il n’était pas encore entré en vigueur.

L’Ontario signalait jeudi 1478 nouveaux cas de COVID-19 et 21 autres décès liés au coronavirus. De ces nouveaux cas, 572 ont été recensés dans la région de Peel et 356 à Toronto. Ces deux régions sont d’ailleurs actuellement en « phase confinement » (zone grise) du plan provincial de lutte contre la pandémie.

Les chiffres de jeudi montrent que 556 personnes sont actuellement hospitalisées à cause de la COVID-19, soit une augmentation de 33 depuis la veille.

Des applications de livraison gourmandes

Par ailleurs, l’Ontario veut plafonner les frais imposés par les applications de livraisons de repas à domicile aux restaurants qui ont dû fermer leur salle.

Le ministre associé délégué au dossier des Petites Entreprises a indiqué jeudi que son gouvernement déposera un projet de loi qui donnerait à la province le pouvoir de limiter temporairement le montant que les applications comme « UberEats » et « DoorDash » peuvent facturer aux restaurants situés dans les zones de confinement. Le ministre Prabmeet Sarkaria indique que les entreprises qui contreviendraient à la loi pourraient faire face à des amendes allant jusqu’à 10 millions.

Selon lui, les restaurateurs peuvent s’attendre à un plafond de 15 % sur les frais de livraison – un peu comme l’a fait New York, qui a récemment plafonné ces frais à 20 %, pour aider les restaurateurs à surmonter la crise. Le projet de loi vise également à protéger le salaire des chauffeurs-livreurs et à garantir que ces entreprises ne restreignent pas leurs zones de livraison ou ne suppriment pas certains restaurants.

Le premier ministre Ford a demandé à plusieurs reprises aux applications de livraison de réduire leurs frais de commission en cette période de pandémie. Le ministre Sarkaria a noté jeudi que l’application « SkipTheDishes » l’avait fait volontairement.