(Québec) Des 1406 éclosions actives au Québec, la moitié se trouvent en milieu de travail et le quart en milieu scolaire. Les éclosions au travail ainsi que le nombre de travailleurs infectés sont par ailleurs en hausse depuis sept semaines consécutives, note l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).

Le gouvernement Legault, comme il s’était engagé à le faire il y a quelques semaines déjà, publiera désormais une mise à jour quotidienne du nombre d’éclosions actives et terminées au Québec.

Parmi les éclosions actives – en date du 3 novembre –, 697 concernent des « milieux de travail » (49,6 %). En milieu scolaire, ce chiffre atteint 374 (26,6 %). Les « milieux de vie et de soins » enregistrent 186 éclosions (13,2 %). Il y a 72 (5,1 %) éclosions dans les garderies du Québec.

On note également que 49 éclosions se trouvent dans la catégorie « activités et événements » et 25 autres dans la catégorie « autres milieux », sans fournir plus de détails. Le bilan des éclosions actives (1406) s’améliore un peu alors que la moyenne sur sept jours est de 1436. Au moins 631 éclosions sont terminées.

Le DHoracio Arruda, directeur national de santé publique, a précisé jeudi que même si le nombre d’éclosions dans des « milieux de vie et de soins » est inférieur au nombre d’éclosions dans des milieux de travail, c’est dans ces endroits que les éclosions génèrent le plus de cas à l’échelle de la province. C’est aussi dans les milieux de soins que l’on enregistre le plus de décès.

Il faut préciser que les nouvelles données publiées sur le site du gouvernement du Québec ne précisent pas le nombre de travailleurs touchés par ces éclosions ni le secteur d’activités dans lequel elles se trouvent précisément. L’INSPQ publie cependant un rapport hebdomadaire dans lequel on peut retrouver ces informations.

Mais les informations de l’INSPQ remontent à deux semaines plus tôt.

La construction en ligne de mire

Le dernier bulletin de l’INSPQ rapporte d’ailleurs que les éclosions en milieu de travail sont en hausse depuis les dernières semaines.

Dans son dernier relevé – pour la semaine du 18 au 24 octobre –, l’Institut note une hausse de 30 % du nombre de milieux touchés par rapport à la semaine précédente (du 11 au 17 octobre). On a aussi enregistré un bond semblable pour le nombre de travailleurs infectés à la COVID-19, qui atteignait, au 24 octobre, 2679.

L’industrie manufacturière (+ 54), le commerce de détail (+ 42) et la construction (+ 22) sont les secteurs qui ont enregistré le plus de nouvelles éclosions lors de la semaine du 18 au 24 octobre.

Il est à noter que le secteur de la construction apparaît pour la première fois parmi les secteurs d’activités qui comportent le plus de milieux touchés par une éclosion active avec un total de 53 et 180 travailleurs malades. Le secteur de la restauration (seules les salles à manger sont fermées dans les zones rouges) enregistre 53 éclosions également.

Mais qu’est-ce qui cloche avec les milieux de travail ? Il est hasardeux de répondre à cette question, mais le respect de la distanciation sociale entre collègues semble parfois difficile, comme a pu le constater la chef d’équipe de la prévention et des inspections à la Direction régionale de la Capitale-Nationale de la CNESST, Sophie Pellerin-Huet.

« Ce qu’on remarque, c’est que souvent, lors de la période de travail, ça va bien, mais qu’au moment de l’arrivée, pendant les pauses et à l’heure du dîner, il y a un relâchement », explique-t-elle en entrevue.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRECHETTE, LAPRESSE

Sophie Pellerin-Huet, chef d’équipe de la prévention et des inspections à la Direction régionale de la Capitale-Nationale de la CNESST

Dans la Capitale-Nationale, la CNESST doit d’ailleurs effectuer une surveillance accrue des roulottes de chantier puisqu’elle constate que la distanciation physique n’est pas toujours respectée dans ces espaces restreints.

La construction est un secteur particulièrement à risque en raison du partage d’outils et du déplacement de la main-d’œuvre de chantier en chantier.

L’INSPQ consacre une page entière de son bilan à cette industrie, soulignant que le nombre de chantiers et de travailleurs touchés par la COVID-19 pourrait être « sous-estimé » puisque certaines entreprises proviennent parfois de régions avoisinantes.