« Je suis en beau fusil. »

À l’Assemblée nationale vendredi matin, Marwah Rizqy s’est indignée que l’Ontario ait reçu les 100 000 tests de dépistage rapide de la COVID-19 et que le Québec, pourtant la province la plus touchée, n’ait pas été priorisé.

La députée libérale a cité la ministre ontarienne de la Santé, Christine Elliott, qui, tout en se réjouissant d’avoir accès dès maintenant aux tests, s’est elle-même publiquement demandé pourquoi l’Ontario les avait reçus en priorité.

Selon Mme Rizqy, Ottawa « a erré ». « C’est nous, au Québec, qui aurions dû être priorisés ou, à tout le moins, avoir notre part ».

La députée de Saint-Laurent a demandé à ce que le premier ministre François Legault appelle son homologue ontarien Doug Ford pour qu’il partage ces tests dont les résultats sont connus en moins de 15 minutes.

L’intervention de Mme Rizqy a été faite en commission parlementaire sur l’éducation, dans une séance portant sur des « propositions concrètes visant à redresser la situation » dans les écoles.

Les tests rapides sont espérés dans les écoles parce qu’ils permettraient d’éviter des éclosions dans ce rare secteur de la société où il y a encore des rassemblements et, partant, des risques accrus. Jean François Roberge a expliqué que le Québec recevrait 60 000 tests, sans préciser de date.

En conférence de presse en après-midi, la vice-première ministre, Geneviève Guilbault a précisé que le Québec aurait exactement 62 900 tests, sans donner de date non plus. « Il y aura un comité pour déterminer la façon dont les tests seront distribués », a-t-elle dit.

Roberge défend son bilan

La séance de vendredi matin a vu le ministre Roberge être attaqué par les députés de l’opposition pour des mesures qui surviennent selon eux trop souvent en retard. Des députés ont évoqué des ajustements sanitaires ou pédagogiques trop tardifs, comme l’annulation du premier bulletin qui aurait pu être annoncée dès la rentrée, selon la député péquiste Véronique Hivon.

Face aux attaques, le ministre Roberge a répliqué que pour l’instant, « on est du bon côté de la courbe ». Il a mentionné que le 16 octobre, 1118 classes étaient fermées pour cause de COVID-19, alors qu’on est en aujourd’hui à 881.

« 881 classes fermées, c’est trop », a-t-il dit, « mais on va continuer d’aller dans la bonne direction ».

« On n’est pas dans le déni », a-t-il poursuivi, soulignant qu’une enquête est menée dès qu’une école doit fermer.

« On ne prétend pas être parfait. Personne ne s’attend à ce qu’on soit parfait. Notre mission, c’est d’être agile, de respecter les avis des experts et de s’ancrer dans ce qui peut être mis en application. »

La députée Marwah Rizqy a répliqué par une liste de suggestions concrètes qu’elle et d’autres députés de l’opposition, tous partis confondus, ont présentées des mois avant la rentrée scolaire.

Pour sa part, la députée de Québec solidaire Christine Labrie s’est inquiétée que trop peu soit fait pour soulager la détresse psychologique des élèves et du personnel dans les écoles, « qui ne va pas bien » et dont le quotidien déjà lourd les oblige au surplus à des ajustements constants devant des consignes changeantes.

Le ministre Roberge a salué le travail des enseignants et aussi des directions d’écoles, se montrant conscient du travail énorme que la pandémie représente pour eux.