Fermeture de quartiers, extension du port du masque, quarantaines imposées, reconfinement partiel ; alors que le monde a franchi le seuil des 916 000 décès liés à la COVID-19, plusieurs pays ont imposé de nouvelles restrictions à leurs populations, s’inquiétant notamment d’une accélération de la transmission.

Les Tchèques porteront davantage le masque

Déjà obligatoire depuis plusieurs mois, le port du masque a été étendu mercredi en République tchèque aux commerces, aux restaurants et aux lieux de travail, lorsque la distanciation physique n’est pas possible. Les aires communes des écoles sont également concernées.

Dans ce pays d’Europe centrale, les habitants devaient déjà se masquer dans tous les établissements de santé et autres institutions publiques, mais aussi dans les aéroports, les gares, les bus et le métro. Ces mesures ont été prises, dit le ministère de la Santé, en raison de la progression accélérée du nombre de cas ces dernières semaines. Mardi, on y avait recensé 1164 nouveaux cas, un record depuis mars.

L’Autriche a aussi annoncé lundi son intention d’étendre « pendant tout l’hiver et peut-être au-delà » le port du masque. Le pays a enregistré 654 nouveaux cas de contamination en 24 heures mercredi.

Au Portugal, les rassemblements limités

La taille des rassemblements autorisés passe de 20 à 10 personnes au Portugal, à l’aube de la rentrée scolaire, prévue d’ici le 16 septembre. C’est le Conseil des ministres qui a voté cet amendement, jeudi, en plus d’interdire la vente de consommations alcoolisées après 20 h. Ces mesures étaient déjà en place à Lisbonne, mais elles seront élargies à tout le pays.

Antonio Costa, premier ministre du Portugal, affirme qu’une « hausse soutenue » de nouveaux cas quotidiens est observée depuis le début août. Environ 650 personnes ont contracté la maladie mercredi dernier, le plus haut bilan depuis la fin avril. « Le comportement de tous est essentiel pour la protection du revenu des familles, et pour la protection des entreprises », a dit l’élu.

En Israël, le confinement… de nouveau

L’État d’Israël, quant à lui, a réimposé cette semaine un confinement partiel dans quelques localités pour lutter contre une hausse marquée des cas. La mesure viserait en particulier la communauté arabe du pays, qui est l’une des plus touchées par la transmission.

Selon le ministère de la Santé d’Israël, 30 % des nouveaux cas recensés touchent les Arabes israéliens. L’augmentation est en effet notable depuis quelques mois ; en mars, ce chiffre atteignait à peine 5 %. Cette communauté représente environ 20 % de la population, au total.

« Des dizaines de citoyens arabes mourront dans les semaines à venir si nous ne contenons pas l’épidémie », a martelé le coordinateur national de la lutte contre la COVID-19 en Israël, Ronni Gamzu. Il estime qu’environ 750 nouveaux cas de malades parmi les Arabes sont enregistrés chaque jour.

Des quartiers entiers bouclés en Espagne

Plusieurs quartiers populaires de Palma de Majorque, dans l’archipel des Baléares en Espagne, ont été fermés d’accès vendredi soir, devant une explosion jugée inquiétante du nombre de cas de COVID-19 dans la région.

Les rassemblements de plus de cinq personnes seront dorénavant interdits, et les résidants ne pourront quitter la zone que pour des motifs professionnels, scolaires ou médicaux. La circulation demeure libre à l’intérieur de ces quartiers, mais les autorités appellent la population à rester à la maison, sauf pour les déplacements essentiels.

Vendredi, l’Espagne a enregistré un nouveau record de 12 000 nouveaux cas de COVID-19. Ce pays était devenu plus tôt le premier État en Europe occidentale à franchir le cap du demi-million de personnes infectées. Le taux de mortalité demeure toutefois moins important que lors de la première vague.

Réunions interdites à Birmingham

À compter du 15 septembre, la ville de Birmingham, située en plein centre de l’Angleterre, ne permettra plus aux résidants de « se mêler à d’autres ménages, à l’intérieur ou dans des jardins privés ».

« Je sais que c’est difficile, en particulier quand nous nous sommes habitués à voir nos amis et notre famille. Mais il est essentiel de nous protéger les uns les autres face à l’augmentation soudaine du taux d’infection », a insisté le leader du conseil municipal de cette ville de 1,1 million d’habitants, Ian Ward.

La Santé publique estime que le taux de contamination a bondi ces derniers jours, passant notamment de 30,1 à 75 cas pour 100 000 habitants. Pendant ce temps, le Royaume-Uni a enregistré 3539 nouveaux cas de COVID-19 vendredi, un record depuis la mi-mai. Boris Johnson, premier ministre du Royaume-Uni, a annoncé mercredi l’interdiction des rassemblements de plus de six personnes. La limite était de 30, jusqu’ici.

– Avec l’Agence France-Presse