(Mani-Utenam) Avec huit cas confirmés de COVID-19, la communauté autochtone d’Uashat mak Mani-Utenam, sur la Côte-Nord, a bien frôlé la catastrophe en avril dernier. Avec une population vulnérable et des ménages surpeuplés, les Innus ont pris les grands moyens pour éviter le pire, allant parfois plus loin – et plus vite – que les autorités québécoises. Récit d’une crise évitée.

« On est allés plus loin que le gouvernement »

« J’en pouvais plus. »

Au bout de 45 minutes, assis seul dans son véhicule, le système de chauffage au maximum, Uapistan Fontaine trouve enfin la force d’en descendre.

C’est la troisième fois en quatre jours qu’il se rend à l’hôpital de Sept-Îles pour traiter ce qu’on soupçonne être une pneumonie. Nous sommes le 26 mars. Voilà deux semaines tout juste que le Québec est plongé dans une crise sanitaire sans précédent. On ne compte à ce moment que trois cas de COVID-19 sur toute la Côte-Nord.

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Uapistan Fontaine

M. Fontaine n’a pas voyagé. Il n’a pas non plus été en contact avec quelqu’un qui revenait de l’étranger. Personne ne se doute qu’il deviendra le patient zéro de l’éclosion qui a secoué la communauté de quelque 4500 âmes.

Son diagnostic placera la « cellule de crise » de la nation autochtone sur la corde raide : directeur des loisirs au conseil de bande, il a été en contact avec tous les décideurs. Le chef Mike McKenzie devra s’isoler pendant 14 jours.

« Je ne sais pas comment j’ai pu l’attraper. » Uapistan Fontaine, qui a eu 45 ans en mai dernier, revient de loin. La COVID-19 a bien failli l’emporter.

Le docteur m’a dit que j’avais vraiment, vraiment, vraiment été chanceux de m’en sortir.

Uapistan Fontaine

L’état de santé du père de quatre enfants, rencontré par La Presse à la fin de juillet, s’est vite détérioré. Il a dû être transféré de Sept-Îles vers l’hôpital de l’Enfant-Jésus de Québec, où on l’a plongé dans un coma pendant 17 jours.

« J’ai été un mois à Québec. J’ai perdu plus de 40 livres, j’étais amaigri. Mes muscles étaient atrophiés », relate-t-il, calmement, encore ébranlé.

« J’ai eu all the kit. »

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Uapistan Fontaine, sa conjointe Nadya Bacon et leur fils Nathan

C’est à Québec qu’il subira finalement un test de dépistage, réservé à l’époque aux voyageurs et aux proches contacts ayant des symptômes. Dans son entourage, seule sa belle-fille sera contaminée plus tard par la COVID-19.

Au total, huit membres de la communauté d’Uashat mak Mani-Utenam seront déclarés positifs au nouveau coronavirus dans les 14 jours ayant suivi le diagnostic de M. Fontaine.

Avec une population hautement vulnérable, des maisons surpeuplées, le virus aurait pu se répandre comme une traînée de poudre et faire davantage de ravages.

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Mike McKenzie, chef du conseil Innu takuaikan Uashat Mani-Utenam

« On a agi très vite », explique le chef innu Mike McKenzie.

La bande n’a pas hésité à adopter des mesures draconiennes. Parfois même avant le gouvernement québécois. Le 26 mars, deux jours avant que Québec ordonne le confinement des régions, le conseil Innu Takuaikan Uashat Mani-Utenam (ITUM) ferme complètement ses frontières et s’isole du reste du monde.

À l’exception d’une urgence, il est alors strictement interdit d’entrer dans la communauté ou d’en sortir – le secteur Uashat est contigu à la ville de Sept-Îles. Mani-Utenam se situe à une quinzaine de kilomètres à l’est de la municipalité. Le jour même, la communauté décrète l’état d’urgence sanitaire.

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Le 26 mars, deux jours avant que Québec ordonne le confinement des régions, le conseil Innu Takuaikan Uashat Mani-Utenam (ITUM) ferme complètement ses frontières et s’isole du reste du monde.

« Je pense que l’installation des [points de contrôle aux entrées] a vraiment fait une différence dans la gestion de la crise. Ç’a freiné la transmission communautaire », estime M. McKenzie.

Le 29 mars, Uapistan Fontaine est officiellement déclaré positif à la COVID-19. C’est l’onde de choc.

Ç’a été l’élément le plus dur de la crise. L’aspect humain. Tout le monde de la cellule s’est isolé. Je ne pouvais pas paniquer, il fallait mettre la population en sécurité.

Le chef Mike McKenzie, qui avait été en contact avec Uapistan Fontaine

La nation ira encore plus loin, imposant un couvre-feu à partir de 22 h dans les jours suivants. L’hôtel Quality Inn d’Uashat sera transformé en centre de confinement pour accueillir des Innus atteints et ceux en isolement préventif qui ne pourraient pas s’isoler à la maison alors qu’il y a en moyenne « cinq ou six personnes par foyer ».

L’éclosion prendra fin à la mi-avril, mais ITUM ne baissera pas la garde.

Depuis le passage de La Presse, une personne provenant d’une autre communauté autochtone, qui a été déclarée positive à la COVID-19 le 3 août dernier, a séjourné à Mani-Utenam. Une vingtaine de personnes a dû être placée en isolement préventif pendant 14 jours et subir des tests de dépistage, qui se sont finalement tous avérés négatifs.

« On anticipait ce qui s’en venait »

C’est lorsque l’Organisation mondiale de la santé qualifie de « pandémie » la COVID-19 qu’ITUM se met en marche. Le 11 mars, alors que le gouvernement du Québec dit se préparer au pire scénario, la bande publie sa première communication invitant ses membres à réduire leurs déplacements.

On demande déjà d’augmenter le lavage des mains et d’éviter les accolades. Il y a alors neuf cas confirmés dans tout le Québec. Aucun sur la Côte-Nord. Une « cellule de crise » est rapidement mise en place. C’est au sein de ce groupe restreint qu’Uapistan Fontaine travaille avant de tomber malade.

« On anticipait ce qui s’en venait », assume Jean-Claude Therrien-Pinette, qui a coordonné tout le volet « communications » de la crise. Rien n’a été pris à la légère, dit-il en évoquant le souvenir de la grippe H1N1, en 2009, qui avait été particulièrement dévastatrice pour les Premières Nations du Manitoba.

On sait qu’on porte les mêmes vulnérabilités, au niveau de l’habitation, de la promiscuité, des problèmes de surpopulation, de la santé. On sait qu’on a une prévalence pour le diabète. On se connaît. On connaît nos vulnérabilités.

Jean-Claude Therrien-Pinette, qui a coordonné le volet « communications » de la crise

Le 27 mars, on crée une cellule stratégique élargie avec l’ensemble des communautés innues de la Côte-Nord. Elles sont neuf, incluant Mashteuiatsh au Lac-Saint-Jean. Un appel est lancé au chirurgien innu Stanley Vollant, qui demandera l’aide de son camarade, le DAmir Khadir, spécialisé en microbiologie-infectiologie.

Cette nouvelle cellule sera en communication étroite avec les autorités de santé publique de la Côte-Nord. « [La Nation innue] a été assez exemplaire », soutient le médecin-conseil à la direction de santé publique de la Côte-Nord, le DStéphane Trépanier. « C’est une communauté qui est très, très proactive. »

Confinement prolongé

Encore secoué par cette première vague, ITUM prend la décision difficile – dès le 28 avril – de ne pas rouvrir les écoles de son territoire alors que Québec donnera le feu vert à la reprise des classes à l’extérieur du Grand Montréal le 11 mai. Autre différence, les enfants de la communauté ont repris le chemin de l’école le 6 août dernier pour effectuer du rattrapage avant le début de la nouvelle année scolaire.

ITUM résistera aussi au déconfinement des régions – le 31 mai pour la Côte-Nord – et gardera des points de contrôle aux entrées jusqu’au 6 juillet. Le couvre-feu ne sera levé que le 26 juin. « On est allés plus loin que le gouvernement. […] On montait notre garde encore plus haute que ce que Québec proposait », résume M. Therrien-Pinette.

« Ils ont fait leur propre plan de déconfinement. Ce n’est pas rien », indique le DStéphane Trépanier.

C’est quand même complexe de produire un tel plan pour une communauté. […] Je pense que tout au long de la pandémie, ils ont pris d’excellentes décisions, des choix qui ont pu être inspirants pour toute la Côte-Nord.

Le Dr Stéphane Trépanier, médecin-conseil à la direction de santé publique de la Côte-Nord

ITUM ne cache pas que la gestion du déconfinement est l’un des défis les plus difficiles de la crise. Uapistan Fontaine, pour sa part, apprend à vivre avec le spectre de la COVID-19. « La peur est là, mais il faut que je vive avec ça quand même », confie-t-il.

Il a repris le travail de manière progressive, reçoit de l’aide psychologique et poursuit sa physiothérapie. Il appréhende la rentrée scolaire et redoute une deuxième vague. « Il faut vraiment que les gens fassent attention. »

« Je souhaite ça à personne. »

Sensibiliser, communiquer

Si les Québécois se donnaient rendez-vous à 13 h pour le traditionnel point de presse du premier ministre François Legault, les Innus avaient aussi le leur avec le chef McKenzie, qui s’adressait à la communauté parfois jusqu’à quatre fois par semaine, en fin de journée. Il fallait retransmettre les consignes et directives en langue innue.

Ce que faisait le chef, en plus de faire le point sur la pandémie. Son allocution était retransmise sur les réseaux sociaux et à la radio communautaire. « C’était partout », précise M. Therrien-Pinette. « Il fallait assurer une proximité, on savait que le niveau d’anxiété était élevé dans la communauté », ajoute-t-il.

Une équipe d’intervention de « première ligne » a été déployée, une ligne téléphonique de soutien psychosocial a été mise en service. Une équipe « sentinelle » s’est chargée de faire du porte-à-porte pour bien expliquer les consignes sanitaires. Des vidéos montrant comment porter le masque, par exemple, ont été produites en innu.

ITUM a distribué à chaque foyer une trousse contenant des produits désinfectants et des masques. « On a impliqué le monde, on les a sensibilisés. On a eu des psychologues qui étaient présents, il y a eu beaucoup de prévention. On a été très proches de la communauté », énumère le chef McKenzie.

Attention aux aînés

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Marie-Luce Crépeau, 93 ans

Mani-Utenam – Chez les Innus, les aînés demeurent traditionnellement dans la maison familiale ou avec leurs proches dans des ménages multigénérationnels. Une réalité qui a complexifié la gestion de la pandémie à Uashat mak Mani-Utenam.

Le clan familial de Solange Pinette vit avec son aînée, Marie-Luce Crépeau, âgée de 93 ans. « Elle a toujours dit qu’elle voulait mourir à la maison, chez elle. Elle voulait rester ici. Nous, on a accepté ça », explique sa belle-fille, Mme Pinette.

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Solange Pinette, 55 ans, et Marie-Luce Crépeau, 93 ans

Installée à la table de cuisine, Mme Crépeau, qui ne comprend que quelques mots de français, opine. La dame est en bonne forme, souriante. « C’était naturel pour nous autres », précise Mme Pinette. Et lorsqu’elle voyait l’hécatombe dans les CHSLD, le clan s’estimait bien « heureux » de veiller au bien-être de la matriarche.

« On a fait attention à elle. »

Pendant le confinement, la cellule familiale s’est isolée. L’un des fils adoptifs de Mme Crépeau et son petit-fils ont rejoint la maisonnée. « Ça s’est très bien passé. Personne n’entrait ici. C’était juste nous autres, nous cinq », relate Mme Pinette.

Un grand ménage de la maison a été fait. « On a mis nos masques, nos gants quand on allait faire l’épicerie. Toujours, toujours. On gardait une bonne distance d’elle. Des fois, elle s’ennuyait, mais elle sortait faire une marche », ajoute-t-elle.

Un rôle central

Les aînés jouent un rôle central dans la communauté innue. À la fois « source d’inspiration et de sagesse », ils sont aussi « les gardiens du savoir », de la culture, de la langue et des traditions autochtones, peut-on lire sur une affiche collée sur les portes de l’Institut Tshakapesh, qui œuvre notamment à la sauvegarde de la langue innue.

« L’aîné est très présent », confirme la directrice générale, Marjolaine Tshernish. L’organisation, qui dessert sept communautés innues de la Côte-Nord – aussi loin que Pakuashipi, située à 550 kilomètres au nord-est de Sept-Îles –, tient des conférences téléphoniques avec les aînés de la région depuis le début de la pandémie.

« C’était pour les sortir de l’isolement », explique Mme Tshernish. Le lundi, c’est pour les hommes, et le mercredi, pour les femmes. L’appel peut durer jusqu’à trois heures. Les participants – environ une dizaine par appel – peuvent discuter de toutes sortes de sujets : légendes, épidémies précédentes, chasse, pensionnats…

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Marjolaine Tshernish, directrice générale de l’Institut Tshakapesh

« On s’assurait de leur téléphoner. Ceux qui vivent seuls, qui n’étaient pas capables de se brancher sur l’appel en conférence, avec le code et tout ça, on les appelait et on plaçait notre cellulaire sur le combiné pour qu’ils puissent entendre », indique-t-elle. « Des fois, tous nos cellulaires étaient utilisés », raconte Mme Tshernish.

L’Institut songe à conserver l’activité, même après la crise sanitaire.

Il n’existe qu’une seule résidence pour personnes âgées à Mani-Utenam. Elle dispose de huit unités pour une population de 4500 personnes.

Il fallait parvenir à protéger les aînés qui vivent avec plusieurs membres de la famille ou carrément seuls, explique Jean-Claude Therrien-Pinette. « On y est arrivé en responsabilisant les gens à travers leur comportement », dit-il.

« Les gens de la communauté venaient déposer des repas à notre porte, quand on était au plus fort du confinement, ou on nous apportait de l’épicerie, se rappelle Solange Pinette. On veillait aussi à ravitailler ceux dans le besoin. »

« Le succès qu’on a eu malgré tout, dans la gestion de cette crise-là, il a été porté par les gens de la communauté », résume M. Therrien-Pinette.

« Nous sommes des gens résilients, habitués de vivre toutes sortes de situations critiques. On sait se mettre en mode solidarité. C’est ce qui a fait la différence, je pense. C’était un réflexe naturel. »

Vulnérabilité des autochtones

– Ménages surpeuplés

– Communautés isolées

– Accès difficile aux soins de santé

– Défis d’approvisionnement

– Infrastructures déficientes

– Fort taux de maladies chroniques, comme l’asthme et le diabète

– Taux élevé d’obésité

« Ils prennent ça très au sérieux »

PHOTO ADRIAN WYLD, LA PRESSE CANADIENNE

Marc Miller, ministre des Services aux Autochtones

Les Premières Nations à travers le pays ont fait particulièrement bonne figure lors de la première vague de la pandémie, a constaté le ministre des Services aux Autochtones, Marc Miller. Le « leadership » des autorités autochtones sur le terrain n’est pas étranger à leur faible représentation dans le bilan canadien de la pandémie, croit-il.

« En règle générale, la réaction chez les communautés qui ont vécu des éclosions au tout début, c’était l’incertitude, une peur généralisée d’être laissées pour compte », explique le ministre fédéral en entrevue avec La Presse.

« Il y avait une appréhension », poursuit l’élu montréalais. « Il y a tout leur vécu historique, le fait qu’ils n’aient pas un accès adéquat aux soins de santé, la proximité, la discrimination systémique… Tout ce vécu qui était condensé dans ce moment historique qu’est la pandémie mondiale. »

Malgré la vulnérabilité des populations autochtones, le nombre de cas déclarés de COVID-19 est demeuré relativement bas à l’échelle du pays. En date du 13 août dernier, le bilan faisait état de 425 cas déclarés dans « les réserves », dont 399 personnes rétablies, de 34 hospitalisations et de 6 décès au total.

Les Premières Nations du Québec et de l’Ontario ont été plus touchées au début de la pandémie, en mars et en avril. La communauté innue d’Uashat mak Mani-utenam a par ailleurs été l’une des premières à composer avec une éclosion au pays avec celle de Kahnawake, où 23 cas ont été déclarés au total.

Un « succès »

À l’instar des Innus, les Mohawks ont aussi joué de prudence. À Kahnawake, on a par exemple pris la décision de reporter la rentrée scolaire au 21 septembre pour se donner le temps d’observer comment se déroulera la réouverture des écoles ailleurs au Québec. Les bars et les casinos demeurent aussi fermés.

Le Nunavik et les Terres-Cries-de-la-Baie-James ont enregistré au total 27 cas et aucun décès. Le premier ministre, François Legault, en tournée à Chibougamau vendredi, a d’ailleurs qualifié de « succès » leur gestion de la crise.

Les provinces de l’Ouest ont été plus touchées à partir du printemps et au début de l’été. L’Alberta a recensé 45 nouveaux cas positifs chez les communautés autochtones du 21 juin au 4 juillet seulement.

Nombre de cas par provinces (en date du 13 août 2020)

Colombie-Britannique : 68

Alberta : 160

Saskatchewan : 92

Ontario : 64

Québec : 41

Total : 425

Nombre de cas au Canada : 121 234

« Ils s’y connaissent »

Marc Miller estime que les Premières Nations ont pu tirer des leçons de la pandémie de grippe H1N1 et des éclosions de tuberculose, dont le taux d’infection est 40 fois plus élevé chez les autochtones.

« Ce que le leadership nous dit, et c’est vrai, c’est qu’en ce qui a trait aux épidémies, ils s’y connaissent. […] Ils prennent ça très au sérieux », relate-t-il.

Il cite par exemple la décision qu’ont prise plusieurs nations de fermer totalement leurs frontières pour se protéger.

Ce n’était pas nécessairement la mesure unique à prendre, mais c’est assurément l’expression du sérieux de ces communautés.

Marc Miller, ministre des Services aux Autochtones

Une des clés de la gestion de la crise sanitaire chez les autochtones a aussi été la mise en place de cellules stratégiques, comme l’a fait la nation innue. « Les communautés qui ont fait le mieux ont fait exactement comme les Innus : elles ont mis en place des cellules où la confiance était donnée à des experts médicaux. »

Celle de la nation innue était composée notamment du DStanley Vollant, figure reconnue de la communauté. « On s’assure ainsi qu’il y a un lien direct avec le leadership pour que les protocoles sanitaires soient suivis », illustre M. Miller.

Une cellule « de la même forme » a été créée pour traverser la crise à La Loche, en Saskatchewan, qui a été durement frappée par une éclosion en mai dernier.