(Fredericton) Le Nouveau-Brunswick assouplira à compter de samedi les restrictions de voyage pour les résidants des communautés frontalières du Québec.

Les résidants du Québec qui vivent le long de la frontière demandaient au gouvernement du Nouveau-Brunswick d’assouplir les restrictions qui les empêchent de visiter des parents et des amis. Les entreprises de la région se sont également plaintes d’une perte importante de revenus.

À compter de samedi, les résidents de la municipalité régionale de comté (MRC) d’Avignon, de la Première Nation de Listuguj et de la MRC de Témiscouata qui se rendent au Nouveau-Brunswick pour un déplacement d’une seule journée, sans nuitée, ne seront pas tenus de s’isoler pendant 14 jours après leur arrivée au Nouveau-Brunswick. Cet assouplissement ne s’applique pas aux résidants du reste du Québec.

De la même façon, les résidents des quatre provinces de l’Atlantique qui se rendront dans ces mêmes régions au Québec, mais pas au-delà, dans le cadre d’un déplacement d’une journée, sans nuitée, ne seront pas tenus de respecter une quarantaine à leur retour au Nouveau-Brunswick.

Tous ces voyageurs devront s’enregistrer à l’avance sur le site du gouvernement du Nouveau-Brunswick, sans quoi on leur refusera l’entrée. Ils devront aussi prouver qu’ils résident dans les régions visées, affirmer qu’ils ne présentent pas de symptômes de la COVID-19 et qu’au cours des 14 derniers jours, ils n’ont pas quitté leur collectivité, sauf pour se rendre dans une autre province de l’Atlantique.

« Nous avons mis en place des garanties vraiment solides », a déclaré jeudi aux journalistes le premier ministre Blaine Higgs. « Non seulement avec ces laissez-passer d’une journée, mais les gens devront aussi s’inscrire à l’avance pour que nous sachions où ils sont. Et il y aura un questionnaire à remplir pour que nous sachions à quelles activités ils ont participé. » Le premier ministre a indiqué que le gouvernement comptait sur l’intégrité des voyageurs pour dire la vérité.

« Importer la COVID de Montréal »

Mais le chef de l’Alliance des gens du Nouveau-Brunswick, Kris Austin, s’est opposé à cette mesure, jeudi. Selon lui, les Québécois qui vivent près de la frontière, ou les personnes avec lesquelles ils ont été en contact, ont pu se rendre dans des points chauds comme Montréal et pourraient amener la COVID-19 au Nouveau-Brunswick.

La province a enregistré depuis mars 170 cas de COVID-19, dont deux sont présentement actifs. Le Nouveau-Brunswick a également recensé deux décès attribués au coronavirus depuis le début de la pandémie.

M. Higgs a affirmé que les premiers ministres des provinces de l’Atlantique n’étaient pas encore prêts à ouvrir leur « bulle régionale » aux visiteurs du reste du Canada, mais il a soutenu qu’il s’agissait d’une « petite nouvelle étape » dans l’assouplissement des restrictions de voyage.

« Nous savons que ce n’est pas unique — ça se fait déjà depuis un certain temps maintenant entre le Labrador et le Québec, a-t-il dit. C’est très restreint comme zone : ce n’est pas comme si nous nous ouvrions à tout le Québec. »