La période probatoire est terminée dans les transports en commun : les Québécois doivent porter un couvre-visage pour les utiliser — ou marcher.

En annonçant la mesure, le gouvernement québécois avait indiqué qu’il n’imposerait pas d’amende aux réfractaires. Ceux-ci se verront toutefois interdire d’utiliser les trains, les autobus, les traversiers et le métro par les sociétés de transport.

Le port du masque est obligatoire depuis le 13 juillet pour les personnes de 12 ans et plus, afin de prévenir la propagation de la COVID-19, mais il y avait eu une période de grâce jusqu’au 27 juillet, afin de laisser le temps aux usagers de s’habituer.

Il n’est toutefois pas exigé pour les enfants âgés de 2 à 11 ans, bien qu’il soit fortement encouragé et, à l’opposé, il est découragé pour les enfants de moins de 2 ans. Ceux ayant certaines conditions médicales peuvent être exemptés.

Autobus et métro

À Québec, le Réseau des transports de la Capitale (RTC) affirme que tout se déroule bien. Le port du masque a été adopté par 95-99 % de la clientèle, soutient-il. L’installation des « barrières de protection transparentes » dans les autobus progresse bien.

La Société de transport de Montréal (STM) reconnaît qu’étant donné ses 68 stations de métro, ses centaines d’édicules et ses plus de 1200 autobus en circulation en pointe, elle ne pourra pas interdire l’accès aux installations ou aux véhicules, mais ses équipes « s’assureront de sensibiliser les clients à l’importance du respect de cette mesure ».

Dans un courriel, Amélie Régis, des affaires publiques de la STM, a indiqué que « des messages audio sont diffusés dans le métro et des messages pré-enregistrés peuvent également être diffusés sur demande dans le bus, si le chauffeur constate que des clients ne respectent pas la mesure ».

Mme Régis signale que 95 % des usagers devant porter un couvre-visage respectaient cette mesure, une hausse de neuf points de pourcentage en neuf jours. Dans les autobus, le port est passé de 87 % à 97 % dans le même espace de temps.

« Nous visons à tout mettre en place pour faciliter le respect du décret par nos clients, mais la STM n’adoptera pas une approche coercitive pour son application », souligne-t-elle.

Lundi matin, La Presse Canadienne a sillonné les lignes verte et orange du métro de la métropole. Les transports en commun n’étaient pas bondés en ce début de semaine, un effet combiné de la COVID-19 qui garde beaucoup de travailleurs à la maison et des vacances de la construction. Il n’y avait presque pas d’agents de la STM dans le métro.

Une poignée de gens seulement n’avaient pas de masque dans les wagons et sur les rames de métro. Quelques-uns l’avaient aussi enlevé une fois assis, loin des autres.

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Mais plusieurs le portaient sans couvrir leur nez.

Tous les usagers rencontrés voyaient toutefois l’obligation de porter le masque d’un oeil favorable.

« C’est une bonne idée. C’est une mesure efficace pour arrêter le virus », a déclaré Jose Raphael Morillo dans la station de métro Bonaventure.

Un homme croisé à la station Place des Arts était un peu moins enthousiaste : le masque sous le menton, il l’a remis quand il a été approché. « Ça me nuit et ça m’embête, a-t-il déclaré. Mais c’est obligatoire et personne n’est au-dessus de la loi. On le fait pour protéger les autres. »

Thérèse Kramo a dit se sentir plus en sécurité parce que les gens portent le masque dans le métro. Interrogée à la station Place d’Armes, la jeune femme n’a aucune objection à porter le masque, même s’il lui cause une réaction sur sa peau. « C’est mieux que de se retrouver à l’hôpital ! »

Dans les autobus de Montréal, la consigne était aussi observée lundi matin, sur différents trajets. La reprise de l’embarquement par la porte avant se poursuit dans le réseau.

« Depuis que le masque est obligatoire, je peux vous confirmer que personne n’est monté à bord sans son masque », a déclaré un chauffeur croisé au centre-ville de la métropole.

« Les gens sont tellement informés maintenant que si quelqu’un monte sans son masque, c’est probablement parce qu’il veut provoquer une situation, alors moi je vais peut-être lui rappeler, mais je ne vais pas le confronter », a dit l’homme. « Je suis chauffeur, je suis là pour conduire un autobus, pas pour jouer à la police. »

Trains de banlieue

Exo, qui gère les lignes de trains de banlieue dans la région de Montréal, dit que ses usagers ont bien adhéré à la mesure depuis sa mise en place, il y a deux semaines.

Lundi matin, une porte-parole a fait savoir qu’elle n’avait pas eu d’écho de problèmes au cours de cette première matinée.

Un employé d’exo présent dans une station de train lundi a indiqué qu’il n’avait pas eu à intervenir jusqu’à maintenant pour obliger un passager à mettre un couvre-visage. Tous le portent volontairement, a-t-il ajouté.

Et lors du passage de La Presse Canadienne dans une autre gare, celle de la station Bonaventure, les passagers quittant un train en provenance de Mascouche l’arboraient tous.

Quant aux taxis — le couvre-visage y est aussi obligatoire — les chauffeurs rencontrés lundi à Montréal ont assuré que leurs clients le portent volontairement, sans qu’il ne soit nécessaire de les rappeler à l’ordre.

Le port d’un couvre-visage est aussi obligatoire dans les lieux publics intérieurs depuis le 18 juillet.