La situation demeure tendue à l’Établissement de Montréal, communément appelé Bordeaux, même si le pire semble passé en ce qui concerne la présence de la COVID-19 à l’intérieur des murs.

Mardi, dans le secteur GD-1, où se trouvent des détenus symptomatiques ou isolés de façon préventive, un prévenu (en attente de procès) a agressé une agente infirmière qui s’était rendue à sa cellule pour vérifier son état de santé.

Selon nos informations, l’agression se serait produite lorsque l’agente se serait passé un bras dans le passe-plat de la porte de la cellule du détenu, pour vérifier les signes vitaux de ce dernier.

L’homme aurait alors saisi son bras et aurait tiré vers lui la femme qui s’est violemment cogné la tête sur la porte d’acier.

Un agent correctionnel, qui a vu toute la scène, a à son tour empoigné sa collègue pour la dégager de l’emprise du détenu, mais les deux auraient chuté et l’infirmière se serait de nouveau frappé la tête, cette fois-ci sur le sol.

La femme a été transportée à l’hôpital, où elle a subi quelques examens, et a été placée en observation. Elle n’aurait pas souffert de blessures graves.

Le détenu agresseur, qui aurait des problèmes psychiatriques selon nos informations, était arrivé deux jours plus tôt à l’Établissement de détention de Montréal, escorté par la police qui l’avait arrêté dans les heures précédentes. Il pourrait être accusé de voies de fait envers un agent de la paix.

Les agentes-infirmières sont des agentes correctionnelles qui ont une formation d’infirmière. On les retrouve à Bordeaux et à l’Établissement de détention de Québec uniquement. Ces agentes de soins de santé ont été très sollicitées à Bordeaux où plus de 90 détenus ont été infectés depuis le début de la pandémie. Elles ont quotidiennement été en contact avec les détenus infectés ou en isolement, en prenant leurs signes vitaux, vérifiant leur température, distribuant des médicaments et veillant à leur état de santé en général.

Selon le président du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec, Mathieu Lavoie, les agressions contre les agentes-infirmières dans les prisons sont très rares.

« Cet incident démontre que la tension et les risques causés par la COVID-19 sont encore très présents dans l’établissement. Nous sommes déjà en manque d’effectifs à Bordeaux et nous perdons une autre agente pour une période indéterminée », a déploré le chef syndical.

Selon un dernier bilan, il ne resterait plus qu’un agent correctionnel et deux détenus encore considérés comme étant infectés à Bordeaux. Par contre, des détenus qui présentent des symptômes sont toujours en quarantaine, par mesure de prévention, dans certains secteurs. Les détenus du secteur B-6, qui ont été confinés il y a une semaine, pourraient pouvoir sortir de leur cellule à compter de vendredi.

Pour joindre Daniel Renaud, composez le (514) 285-7000, poste 4918, ou écrivez à drenaud@lapresse.ca