(Ottawa) Le premier ministre Justin Trudeau dit que son gouvernement s’offre pour travailler « très étroitement » avec les provinces afin d’accroître le traçage de contacts, mais il n’y a pas encore de stratégie nationale à l’horizon.

L’idée avait été évoquée par le premier ministre ontarien Doug Ford, il y a deux semaines, et avait été accueillie favorablement par la vice-première ministre Chrystia Freeland.

Lors de leur entretien avec M. Trudeau et Mme Freeland, jeudi, les premiers ministres des provinces et des territoires se sont entendus sur de grands principes liés à l’importance du dépistage et la recherche de contacts des personnes infectées par la COVID-19.

« Nous sommes tous d’accord qu’une croissance importante de la capacité de dépistage et les suivis sur les contacts sont essentiels dans la façon que nous allons nous en sortir et que nous allons pouvoir prévenir une prochaine vague de la COVID-19 », a dit M. Trudeau lors de sa conférence de presse matinale, vendredi.

Quelques minutes plus tard, Mme Freeland décrivait un argument soulevé par le premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe, qui s’exprimait au nom du Conseil de la fédération dont il est le président.

« Alors que nous rouvrons l’économie, nous allons voir plus de Canadiens qui voyagent entre provinces et il y aura alors davantage un besoin de collaboration sur le traçage de contacts à travers le pays. C’était un point soulevé par les premiers ministres, alors nous avons parlé des façons dont nous allons collaborer encore plus étroitement », a dit Mme Freeland.

À ses côtés, l’administratrice en chef de la santé publique du Canada, Dre Theresa Tam, a dit que le repérage de contacts est l’une des « pierres angulaires absolues » de la stratégie de santé publique du pays.

Prudence au Québec

Or, le traçage de contacts n’est pas une mince tâche. À Montréal, l’épicentre du virus au pays, une brigade de 430 personnes — équivalente à 230 personnes à temps complet — s’affaire à enquêter sur les contacts récents des personnes infectées par le virus.

La directrice régionale de santé publique de Montréal, la Dre Mylène Drouin, dit qu’une firme externe aidera également à la collecte d’informations sous peu.

La Ville de Montréal devrait-elle plutôt se tourner vers une application mobile, par GPS ou par Bluetooth, pour lui faciliter la tâche ?

Tant la Dre Drouin que le directeur national de la santé publique du Québec, le Dr Horacio Arruda, ont exprimé des réserves quant à l’utilisation de ces technologies, notamment sur le respect de la vie privée. Ils estiment tous deux que si une application voit le jour, elle ne devrait pas être obligatoire.

« Mais nous savons qu’elles (ces technologies) sont disponibles et nous analysons la situation », a ajouté la Dre Drouin, qui dit qu’elle aura une rencontre au début de la semaine prochaine afin d’étudier cette possibilité.

Le premier ministre du Québec, François Legault, ne s’est pas exprimé à ce sujet pendant la conférence de presse. Son bureau n’a pas non plus voulu émettre de commentaires après coup sur la possibilité d’une stratégie nationale de traçage de contacts.