(Fredericton) Le gouvernement du Nouveau-Brunswick mérite une bonne note pour sa gestion de la pandémie de COVID-19, a affirmé un expert en administration publique de l’Université de Moncton, Donald Savoie, qui prévient toutefois qu’il faudra miser sur d’autres aptitudes pour redémarrer l’économie.

M. Savoie, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en administration publique et gouvernance, a dit dans une récente entrevue que le gouvernement progressiste-conservateur de Blaine Higgs a été prompt à prendre des mesures face au nouveau coronavirus. Il a notamment souligné le geste astucieux du gouvernement Higgs en annonçant la création d’un « multipartite du Cabinet sur le nouveau coronavirus », ce qui, selon M. Savoie, prévient les « coups bas » et la partisanerie.

« Personne ne pouvait pointer qui que ce soit du doigt puisqu’ils faisaient tous partie du même comité, tenu à la discrétion, et ils faisaient tous partie du processus en cours. Je crois que cela a très bien servi le gouvernement tout comme la province », a-t-il affirmé.

« Si vous regardez les données : 120 cas et aucun décès. Ils ont réagi très vite et avec force. Ils ont été parmi les premiers au Canada à réagir et cela a été la bonne chose à faire », a ajouté M. Savoie.

Ce dernier croit toutefois que lorsque ce comité sera démantelé, les voix partisanes s’élèveront pour critiquer les efforts pour relancer l’économie.

« Un gouvernement minoritaire a une marge de manœuvre limitée », a rappelé Donald Savoie.

Quelques semaines après le début de la pandémie, le premier ministre Higgs a affirmé qu’il prévoit que le surplus de 92,4 millions de dollars projeté pour cette année a disparu puisque l’argent a servi à faire face à la crise sanitaire.

Mercredi, M. Higgs a indiqué que le comité multipartite sur la COVID-19 a permis au gouvernement minoritaire de prendre des décisions plus rapidement. Selon M. Higgs, cela a permis au gouvernement d’innover, tout en encourageant les entreprises à faire de même.

Le chef du Parti vert du Nouveau-Brunswick, David Coon, a dit croire que la province a besoin de devenir plus autosuffisante et qu’elle devrait inciter l’achat de produits et services locaux.

Le chef de l’Alliance des gens du Nouveau-Brunswick, Kris Austin, est d’accord. Il estime que les compagnies qui ont commencé à produire des gels désinfectants pour les mains et de l’équipement de protection individuelle prouvent que les entreprises sont capables de s’ajuster à la demande.

PHOTO STEPHEN MACGILLIVRAY, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Kris Austin

De son côté, le chef libéral Kevin Vickers a appelé à dépenser davantage sur les infrastructures pour stimuler l’économie. Selon M. Vickers, des projets comme pour sécuriser l’autoroute transcanadienne contre les inondations entre Fredericton et Moncton permettrait de créer des emplois et aiderait l’économie.

Cela fait maintenant une semaine depuis qu’un nouveau cas de la COVID-19 a été annoncé au Nouveau-Brunswick. Sur les 120 cas confirmés jusqu’ici, 118 personnes se sont rétablies, et les deux autres ne sont pas à l’hôpital.

La Nouvelle-Écosse signalait toutefois mercredi trois autres décès liés à la COVID-19 — et toujours au foyer de soins de longue durée Northwood, à Halifax.

C’est dans ce seul foyer que l’on a recensé 45 des 51 décès de la COVID-19 dans la province. Dans ce foyer, 64 résidents et 13 employés sont actuellement atteints du coronavirus.

Quatre nouveaux cas de COVID-19 ont également été signalés mercredi en Nouvelle-Écosse, portant le nombre total de cas confirmés à 1024.

À Terre-Neuve-et-Labrador, on n’a signalé aucun nouveau cas de COVID-19 mercredi. Sur les 261 cas confirmés, 247 personnes sont rétablies. Trois personnes sont hospitalisées en raison de la maladie, dont une aux soins intensifs.

La docteure Janice Fitzgerald, médecin hygiéniste en chef, soutient que la province a bien réussi à contenir la COVID-19 depuis deux semaines, alors que les ménages ont pu ouvrir un peu leur confinement pour créer une « bulle » avec un autre ménage choisi.