(Ottawa) Chrystia Freeland a indiqué lundi que le Canada et les États-Unis planchent présentement sur les moyens de faire face à une « augmentation inévitable » de la circulation transfrontalière à mesure que les économies des deux pays émergeront du coma induit par la grande pandémie.

La vice-première ministre affirme que le commerce canado-américain devrait augmenter à mesure que les États et les provinces permettront la réouverture d’entreprises et assoupliront les restrictions à la mobilité des personnes — même si l’actuelle interdiction des voyages non essentiels entre le Canada et les États-Unis demeure inchangée.

Cet accord, qui a permis aux travailleurs essentiels et au transport de marchandises de continuer à circuler entre les deux pays, avait été imposé pour la première fois en mars — et il expirera dans dix jours, le 21 mai.

Mme Freeland a indiqué lundi que des discussions étaient en cours sur le moment et la façon de commencer à assouplir ces restrictions. Ces discussions sont menées aussi bien entre le Canada et les États-Unis qu’entre le gouvernement fédéral et les provinces canadiennes. La vice-première ministre soutient que le Canada adoptera la même approche prudente qui l’a guidé tout au long de l’épidémie de COVID-19. Et elle estime que les premiers ministres des provinces adhèrent « dans l’ensemble » à cette précaution.

« Même en l’absence de tout changement à Ottawa dans les restrictions frontalières, inévitablement, alors que nos économies commencent à rouvrir […] nous verrons plus de voyages transfrontaliers, nous verrons plus de Canadiens choisir de faire des allers-retours, et nous verrons aussi plus d’activités commerciales, ce qui se traduira par plus de voyages dits essentiels », a estimé Mme Freeland.

« Cela signifie que le gouvernement fédéral devra faire encore plus, à tous les postes frontaliers, pour assurer la sécurité et le bien-être des Canadiens, et c’est sur quoi nous travaillons en ce moment, avec beaucoup d’attention. »

Le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a clairement manifesté vendredi dernier ses appréhensions face à la perspective de voir arriver en Ontario des visiteurs en provenance des États-Unis, où la COVID-19 fait des ravages — plus d’un million de cas actifs et 81 000 décès à ce jour.

« Je ne veux pas que ces frontières soient ouvertes », a tranché M. Ford, en notant que ses homologues du Québec et de la Colombie-Britannique partageaient ses préoccupations. Il a estimé qu’une fois levées les restrictions de mobilité, il faudra « multiplier par dix » les contrôles sanitaires dans les aéroports et les postes frontaliers.