(Ottawa) Pour la deuxième fois depuis le début de la pandémie, les autorités sanitaires canadiennes ont sous-estimé le nombre de décès au pays dans leur prévision à court terme, alors que le Canada frôle maintenant les 4000 morts au pays. Le numéro deux de la santé publique nie toutefois avoir fait fausse route dans ses projections.

Pas plus tard que mardi dernier, l’Agence de la santé publique du Canada rendait publiques de nouvelles modélisations à court terme. Le bilan était alors de 2766 décès liés à la COVID-19. Selon ces projections, on estimait qu’il devrait y avoir de 3277 à 3883 décès au pays en date du 5 mai.

Or, ce mardi, on comptait 3915 décès au pays, soit légèrement plus que la « limite supérieure de l’intervalle de confiance à 95 % » des projections de la santé publique. Les experts ont toutefois visé juste pour le nombre de cas confirmés. Ceux-ci prévoyaient de 53 196 à 66 835 cas en date de mardi, alors que le dernier bilan s’élève à 61 159 au pays.

Cette modélisation n’est pas une « boule de cristal », mais demeure un « outil pour la planification », a tempéré DHoward Njoo, sous-administrateur en chef de la santé publique.

« Il y a toujours, comme on dit, un intervalle de confiance de 95 %. Le nombre de décès, même aujourd’hui, c’est vraiment entre l’intervalle de confiance supérieur et inférieur de 95 %. Ce n’est jamais une question d’avoir un chiffre exact précis. C’est toujours une gamme, un intervalle », a expliqué le numéro deux de la santé publique en conférence de presse.

Ces modèles sont là pour « guider nos comportements » et pour nous donner de l’information en vue de se préparer aux « éventualités », a indiqué Justin Trudeau, lors de son point de presse quotidien.

« Ça n’a jamais été une prédiction de ce qui allait se passer, mais une idée de ce que ça pourrait être et donc de nous encourager à s’ajuster en conséquence. Je pense qu’on a vu un aplatissement de la courbe, mais il y a encore matière à inquiétude et on va continuer d’ajuster nos prévisions et de réagir, au besoin, sur la réalité qui survient », a déclaré le premier ministre.

L’Agence de la santé publique du Canada avait publié de premières projections à court terme il y a un mois. Les experts avaient toutefois sous-estimé le taux de mortalité, notamment en raison du nombre important d’éclosions dans les établissements de longue durée pour personnes âgées.