(Ottawa) Les dizaines de milliers d’entreprises et d’organismes frappés de plein fouet par la pandémie pourront enfin toucher à partir du 7 mai leur premier paiement de subvention salariale. L’Agence du revenu du Canada a déjà reçu près de 30 000 demandes d’employeurs lundi après-midi.

« Que vous dirigiez un organisme de bienfaisance qui emploie 200 personnes ou une start-up qui emploie 20 personnes, vous pourriez recevoir jusqu’à 847 $ par employé par semaine. Et c’est de l’argent que vous allez recevoir bientôt », a assuré le premier ministre lors de son allocution quotidienne à Ottawa.

La Subvention salariale d’urgence du Canada (SSUC) finance 75 % du salaire hebdomadaire des employés des entreprises et organismes admissibles qui ont vu leurs revenus fondre en raison de la pandémie. Le montant maximum s’élève à 847 $ par semaine par employé (plafond salarial de 58 700 $). La subvention est rétroactive au 15 mars et couvre une période de 12 semaines jusqu’en juin.

Le premier ministre invite les entreprises et organismes admissibles à présenter leur demande sur le site web de l’Agence du revenu du Canada. « L’Agence du revenu a travaillé avec les institutions financières pour faire en sorte que vous puissiez rapidement recevoir vos paiements si vous optez pour le dépôt direct, avec les premiers paiements à partir du 7 mai », a dit le premier ministre.

Les employeurs n’ont pas à se précipiter pour soumettre lors demande, puisque l’ARC approuve les demandes de façon automatisée. Celles-ci seront ensuite traitées pour le versement dès mardi prochain, 5 mai. Par contre, une deuxième vérification manuelle sera effectuée pour certaines demandes. Les employeurs visés seront alors contactés pour vérifier les renseignements. Ce deuxième filtre ne devrait pas prendre plus de 72 heures dans la grande majorité des cas, assure l’ARC.

Trudeau a des réserves sur l’immunité de groupe

Alors que le Québec et l’Ontario s’apprêtent à présenter leur plan de déconfinement, Justin Trudeau assure respecter les décisions des provinces de rouvrir leur économie de façon graduelle. « Ce n’est pas au gouvernement fédéral d’approuver les mesures qui sont dans les compétences des provinces. Nous respectons l’autorité des provinces de prendre les décisions appropriées pour leurs citoyens », a maintenu le premier ministre.

Toutefois, Justin Trudeau a expliqué être en train d’élaborer avec les provinces des « principes de base », par exemple « d’avoir assez de capacité de dépistage pour rouvrir l’économie ». Ce sont des « principes à suivre », mais les provinces conservent le « droit et l’obligation » de mettre de l’avant des « éléments précis qui fonctionnent pour eux », a expliqué Justin Trudeau.

Le premier ministre canadien encourage tout de même les provinces à faire « très intention » en rouvrant leur économie, puisqu’il persiste encore de nombreuses questions concernant l’immunité de groupe et des individus. « Ce n’est pas certain encore que quelqu’un qui a eu le virus ne peut pas rattraper le virus quelques mois plus tard », a rappelé Justin Trudeau.

« Ça ne serait pas prudent de baser nos réflexions sur cette idée d’immunité quand on ne sait pas que c’est une réalité encore », a-t-il ajouté.

Aussi, Ottawa n’a pas l’intention d’utiliser la Loi sur les mesures d’urgence dans le cadre du déconfinement des provinces. « Comme j’ai toujours dit, j’espère ne pas en avoir besoin et je ne pense pas en avoir besoin. Les gens sont en train de suivre les instructions données par les provinces et par nos experts en santé », a martelé Justin Trudeau.

Pour ceux qui souhaitent un déconfinement rapide, Justin Trudeau a rappelé les leçons de l’épidémie de grippe espagnole en 1918. « Les historiens nous rappellent […] qu’il y a eu un printemps pénible, mais un automne désastreux. C’est pourquoi nous devons rester vigilants et faire très attention », a martelé le premier ministre.

Justin Trudeau a également indiqué être en train d’examiner une forme d’aide pour aider les aînés « les plus vulnérables ». Il n’a toutefois pas donné plus de détails à ce sujet. Questionné au sujet de l’aide réclamée par les municipalités, le premier ministre a répondu être en « conversation » avec les provinces.