(Québec) Le retour en classe se fera d’abord au primaire, avec de plus petits groupes, en vertu du plan de réouverture graduelle des écoles que le gouvernement Legault dévoilera ce lundi.

Selon les informations glanées par La Presse auprès de sources gouvernementales, les élèves du primaire seront les premiers appelés à remettre les pieds dans les écoles depuis leur fermeture annoncée le 13 mars, au tout début de la pandémie.

Les services de garde, qui pour le moment accueillent seulement les enfants des travailleurs des services essentiels, seront eux aussi rouverts à tous. C’est un préalable important à la réouverture des entreprises, qui sera également dévoilée cette semaine – une réouverture qui se fera de façon graduelle là aussi.

Le premier ministre François Legault a déjà indiqué que le réseau scolaire avait besoin de deux semaines pour se préparer à une réouverture graduelle des écoles. Cela nous mène donc au 11 mai pour une première vague de retour en classe et en garderie, à environ six semaines de la fin prévue du calendrier scolaire, que le gouvernement n’entend pas prolonger. La Direction générale de la santé publique aurait préféré reporter l’opération d’une semaine, donc au 18 mai.

Le déconfinement pour les écoles se fera en premier lieu dans des régions moins touchées par le coronavirus et où la situation est stable, ce qui exclut de toute évidence Montréal, Laval et la Montérégie. Le Bas-Saint-Laurent, la Côte-Nord, l’Abitibi-Témiscamingue et la Gaspésie figurent parmi les régions qui comptent le plus faible nombre de cas confirmés de COVID-19.

Les parents ne seront pas obligés d’envoyer leurs enfants à l’école, comme on l’a signalé la semaine dernière.

De toute façon, le gouvernement a déjà annoncé que les examens du Ministère sont annulés et que les élèves passeront au niveau suivant selon le jugement de leur enseignant basé sur les résultats des deux premiers bulletins.

Le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, et son collègue de la Famille, Mathieu Lacombe, dévoileront les détails du plan de réouverture en après-midi, après la conférence de presse du premier ministre François Legault.

Dans son annonce, Québec insistera sur l’importance de faire le suivi des apprentissages chez les plus jeunes. Il incitera les parents dont les enfants ont des difficultés d’apprentissage à opter pour un retour en classe. Une forme d’« encadrement pédagogique » sera prévue pour les élèves qui restent à la maison.

Des stratégies différentes

Les stratégies de déconfinement ne sont pas les mêmes d’une province à l’autre. L’Ontario a annoncé dimanche que la fermeture des écoles est prolongée jusqu’au 31 mai. L’enseignement à distance s’y fait de façon plus soutenue. Les enseignants ont la responsabilité de poursuivre leurs tâches malgré le confinement, alors qu’au Québec, le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, a présenté au départ la fermeture des écoles comme des « vacances » aussi bien pour les élèves que pour les enseignants. Il a par la suite organisé un plan pour favoriser l’enseignement à distance.

Le Québec paraît opter pour un plan semblable à la France. La réouverture y est étalée sur trois semaines selon le niveau scolaire, à compter du 11 mai. Les groupes seront composés d’un maximum de 15 élèves. On veut respecter une certaine distanciation physique, une préoccupation que partage le gouvernement québécois. Là-bas aussi, des experts de la santé publique – le « conseil scientifique » – auraient voulu repousser l’échéancier.

La semaine dernière, Québec a tenté de préparer la population au déconfinement en associant la réouverture des écoles à une stratégie pour arriver à une immunité collective, dans le but de prévenir une deuxième vague importante à l’automne. Ottawa a semblé contester cette vision des choses, alors que le premier ministre Justin Trudeau a déclaré qu’« il n’y a personne qui se base sur l’immunité comme une mesure qui fait partie de la marche à suivre pour les prochains mois ». Il reste que le déconfinement préconisé par le gouvernement Legault se veut progressif et basé sur le maintien des consignes sanitaires.