(Ottawa) L’Union européenne prévoit organiser une importante conférence au début du mois de mai afin d’aider l’Organisation mondiale de la Santé à boucler son budget de financement, et le Canada sera appelé à jouer un rôle déterminant.

Brice de Schietere, l’ambassadeur de l’Union européenne au Canada, a déclaré que l’évènement devait déjà avoir lieu avant la décision du président des États-Unis Donald Trump d’interrompre sa contribution à l’OMS puisqu’il considère qu’elle a très mal géré au départ la pandémie du nouveau coronavirus.

M. De Schietere a confié à La Presse canadienne que personne ne veut politiser la conférence du 4 mai. Il croit cependant qu’il est primordial d’amasser des fonds afin d’aider l’agence des Nations Unies à poursuivre ses efforts pour mettre au point un vaccin et financer les recherches dans l’espoir de mettre un terme à la pandémie.

Le premier ministre Justin Trudeau a confirmé samedi que le Canada va participer à la conférence affirmant que le pays serait « toujours là pour soutenir la science et les efforts internationaux visant à garder notre planète et nos citoyens en sécurité ».

Le chargé d’affaires de la délégation européenne à Ottawa a ajouté que l’entente commerciale qui lie le Canada à l’Union européenne jouera un rôle déterminant dans la relance économique post-pandémie, en plus d’assurer le maintien des canaux de distribution du matériel médical essentiel.

M. De Schietere a aussi dit que le Canada et l’Union européenne coopèrent étroitement ensemble afin de lutter contre la désinformation à propos de la pandémie. Il a précisé qu’environ 120 fausses histoires ont été diffusées dans l’objectif de miner la crédibilité de l’Europe dans sa lutte contre la crise sanitaire actuelle.

De plus, il n’a jamais mentionné le nom de M. Trump directement, mais a répété à maintes reprises que le Canada est présentement le plus grand allié de l’Union européenne. M. De Schietere a aussi indiqué que l’alliance transatlantique vise à renforcer les organisations commerciales, sanitaires et politiques multilatérales pour lutter contre la pandémie.

M. Trump a ciblé et critiqué à maintes reprises par le passé diverses organisations internationales, dont le G7, l’ONU, l’Organisation mondiale du commerce et, récemment, l’OMS, qu’il accuse d’être docile à la Chine et de lui avoir permis de cacher l’ampleur de la catastrophe sanitaire pendant les premiers jours de la crise.

La conférence de l’OMS comptera notamment sur l’appui de la Fondation Bill et Melinda Gates, la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies, le Fonds Wellcome, la Banque mondiale, Unitaid – une organisation de santé à but non lucratif basée en Suisse – et Gavi, l’Alliance du vaccin.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a mentionné en vidéoconférence vendredi qu’elle souhaite que les dirigeants de la planète s’unissent afin d’amasser environ 11,4 milliards pour la lutte au coronavirus.

Le gouvernement du Canada n’a pas confirmé vendredi si le premier ministre Justin Trudeau participera à cette conférence, mais la ministre du Développement international, Karina Gould, a indiqué par voie de communiqué que le Canada continuera de travailler avec ses partenaires internationaux, dont l’OMS.

« La santé mondiale est le plus grand domaine d’investissement pour le programme d’aide du Canada. Nous sommes l’un des leaders reconnus à ce chapitre, a-t-elle déclaré. Le Canada fait partie de la lutte internationale contre la COVID-19 ».