Quatre agents correctionnels et un détenu de l’Établissement de détention de Montréal, communément appelé Bordeaux, ont été déclarés positifs à la COVID-19 ces dernières heures, a appris La Presse.

Joint au téléphone, le président du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels, Mathieu Lavoie, a confirmé nos informations, en ne cachant pas ses inquiétudes envers une possible éclosion dans la prison provinciale la plus populeuse au Québec, avec environ 1100 détenus actuellement.

« La question n’était pas de savoir si ça allait entrer, mais plutôt quand ça allait entrer. On espère que ce ne sera pas la suite de ce qui se passe dans les pénitenciers fédéraux. C’est une hantise depuis le début », affirme M.  Lavoie.

Outre le détenu testé positif, trois autres individus incarcérés dans le même secteur affichent des symptômes.

Même s’il n’est pas confirmé qu’ils ont contracté la COVID-19, ce qui inquiète notamment le chef syndical, c’est que les quatre détenus concernés se trouvent dans l’un des secteurs les plus importants de la prison qui abrite 170 pensionnaires.

« On appréhende une éclosion à Bordeaux mais on a mis des mesures et on espère qu’elles fonctionneront », ajoute M.  Lavoie selon qui tout le secteur sera confiné en fin de semaine.

« L’équipe de santé et de sécurité collabore pour mettre en place ces mesures pour contrer la propagation et des tests pourraient commencer à être effectués à compter de la semaine prochaine dans la prison », précise le président du syndicat.

Le détenu qui a officiellement contracté le coronavirus a été testé à l’hôpital, où il s’était rendu pour une autre raison.

Outre les quatre agents correctionnels infectés à l’Établissement de Montréal, une vingtaine d’autres ont été envoyés en isolement préventif à la maison car ils auraient pu être en contact avec les gardiens qui ont contracté la COVID-19. Certains de ces agents envoyés à la maison sont postés au Centre de détention Rivière-des-Prairies. Dans cette prison, les équipements de protection commencent à manquer, ce qui inquiète également M.  Lavoie.

Les agentes correctionnels qui sont également infirmières (agentes de santé) sont à 50 % de leurs effectifs habituels dans les centres de détention de Montréal et de Québec, autre élément d’inquiétude pour le chef syndical.

Outre les quatre agents contaminés à Bordeaux, on en a également dénombré un à la prison de Saint-Jérôme, un à Laval et deux au Palais de justice de Montréal depuis le début de la pandémie mais on ignore s’ils sont maintenant rétablis.

Au moment d’écrire ces lignes, le ministère de la Sécurité publique du Québec n’avait pas encore répondu aux questions de La Presse.

Pour joindre Daniel Renaud, composez le (514) 285-7000, poste 4918, ou écrivez à drenaud@lapresse.ca