Le gouvernement de Justin Trudeau souhaite que les grandes banques alimentaires tendent la main aux petits organismes qui s’arrachent la nourriture dans certains quartiers et régions.

Le premier ministre du Canada a annoncé avoir dégagé 100 millions de ses coffres la semaine dernière pour appuyer de grandes organisations, dont Moisson Montréal, Club des petits déjeuners, L’Armée du Salut et les Banques alimentaires du Canada. Or, comme le révélait La Presse dans un reportage paru jeudi, certains petits organismes locaux ont peine à fournir à la demande des citoyens de leurs quartiers. La demande a explosé depuis la fermeture de nombreuses entreprises et commerces.

À Montréal, pas moins de 715 points d’aide alimentaires ont déjà été recensés dans les dernières années. De ce nombre, à peine 250 font partie de la grande famille Moisson Montréal. Le grand organisme est dans l’obligation de décliner le tiers des demandes chaque année.

« Nous souhaitons que les grands réseaux d’aide alimentaire puissent élargir leurs interventions. On encourage les grands organismes à se jumeler à d’autres organismes, plus petits », a expliqué la ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, Marie-Claude Bibeau, lors d’un entretien avec La Presse.

La ministre Bibeau souligne qu’après trois semaines sans salaire, plusieurs Canadiens sans emploi en raison de la pandémie commencent à recevoir les premiers chèques du programme Prestation canadienne d’urgence (PCU). « Nous espérons que ça viendra un peu apaiser les besoins alimentaires », a-t-elle ajouté.

Chez Moisson Montréal, le directeur, Richard D. Daneau, a affirmé à La Presse que 15 millions de kilogrammes de nourriture sont distribués chaque année pour l’île de Montréal. Ça représente 85 millions de dollars de nourriture. Il en faudra nettement davantage, a-t-il soutenu.

Au gouvernement fédéral, on demande une fois de plus aux gens disponibles de donner du temps bénévolement. Certains secteurs ont des besoins en main-d’oeuvre, rappelle la ministre Bibeau, notamment dans les fermes, dans les usines de transformation, et dans l’industrie du camionnage.

100 millions de dollars du fédéral 

- 50 millions de dollars à Banques alimentaires Canada.

- 20 millions de dollars répartis équitablement entre l’Armée du Salut, Second Harvest, les Centres communautaires d’alimentation du Canada et le Club des petits déjeuners du Canada.

- 30 millions de dollars pour les organisations locales qui servent les populations vivant de l’insécurité alimentaire.