Si le Québec ne va pas aussi loin que l’Académie américaine de pédiatrie, qui recommande aux mères atteintes de COVID-19 de se séparer de leur nouveau-né jusqu’à leur guérison, les hôpitaux d’ici multiplient les précautions lors des naissances.

Après avoir accouché à la Cité-de-la-Santé, à Laval – où l’on compte quelque 4200 naissances annuellement –, les femmes qui sont atteintes de la COVID-19 recevront des appels de leur CLSC pendant 14 jours, explique la Dre Pascale Hamel, chef du département de pédiatrie dans cet établissement.

« Immédiatement après la naissance, les bébés nés de mères ayant la COVID-19 n’en sont pas atteints. Jusqu’à maintenant, il n’y a pas de preuve de présence du virus dans le liquide amniotique, explique la Dre Hamel. Mais deux jours plus tard, un bébé peut être infecté. Le CLSC fait un coup de fil aux deux jours, pendant 14 jours, pour s’assurer que tout le monde va bien. »

À ce jour, seule une femme qui a accouché à la Cité-de-la-Santé avait la COVID-19.

« Entre le 15 et le 30 avril, on attend 120 accouchements par semaine chez nous. Il y en aura davantage, c’est certain », poursuit la Dre Hamel.

Le premier ministre François Legault ayant précisé que les hôpitaux – outre l’Hôpital juif – ne peuvent refuser qu’une femme soit accompagnée par son conjoint ou un proche lors de son accouchement, la question semble réglée.

Des précautions demeurent de mise

Au CHU Sainte-Justine, durant l’accouchement, toutes les patientes et leur accompagnateur unique doivent porter un masque, et ce, jusqu’à l’admission dans sa chambre.

À l’hôpital du Sacré-Cœur, la personne significative qui accompagne la femme qui accouche devra partir de l’hôpital sitôt après l’accouchement et elle ne pourra y revenir que lors du congé.

Dans certains hôpitaux, comme au CHU de Québec, les futurs pères ne pourront plus entendre le cœur de leur enfant pour la première fois, les femmes devant aller seules à leurs rendez-vous de suivi.

Des restrictions ont été ajoutées dans les hôpitaux entre autres choses parce que des femmes sur le point d’accoucher (ou leur conjoint) ont caché au personnel être atteintes de la COVID-19.

Après avoir décidé de suspendre les accouchements à domicile au début, l’Ordre des sages-femmes les a reprises, mais à condition notamment que la femme et sa famille soient asymptomatiques et sans critère d'exposition au moment du début de l'accouchement. Les personnes enceintes et sa famille devront aussi avoir choisi de se mettre en isolement volontaire pour une période minimale de 14 jours avant la naissance.