La firme montréalaise CAE a terminé mardi soir un premier prototype de respirateur, qu’elle travaille à faire qualifier rapidement par Santé Canada et à mettre en production, à même ses installations.

Surtout reconnue dans le domaine aéronautique, pour ses simulateurs de vols, CAE est aussi un joueur significatif dans le domaine médical, où elle conçoit et fabrique des appareils pour la formation. C’est ce qui en faisait une candidate de choix pour créer et produire des respirateurs, lesquels sont très en demande dans la lutte à la COVID-19.

« Tout notre réseau s’est tourné vers nous pour nous demander d’y aller », note Marc Saint-Hilaire, vice-président à la technologie et à l’innovation de la multinationale montréalaise.

Ce fut notamment le cas de l’Université McGill, qui avait lancé le 19 mars un défi à différentes entreprises pour concevoir un design de ventilateur facile à fabriquer.

En onze jours, une équipe de 12 personnes de CAE a trouvé la solution. L’entreprise disposait de toute l’expertise nécessaire, que ce soit en mécanique, en électronique, en logiciels, en fabrication plastique ou même en médecine, son chef du département médical étant un spécialiste de la respiration.

« Il y a beaucoup de pièces là-dedans que nous sommes en mesure de fabriquer nous-mêmes, comme le filage, les circuits imprimés ou les logiciels », énumère M.  Saint-Hilaire.

L’entreprise dispose aussi d’une vaste chaîne d’approvisionnement et est partenaire, dans l’aéronautique, d’autres multinationales qui disposent elles aussi d’une vaste chaîne d’approvisionnement.

« Tout le monde veut contribuer, il y a beaucoup de gens qui nous appellent et qui veulent aider. »

Le vice-président à l’approvisionnement de l’entreprise a déjà la liste des matériaux et pièces nécessaires entre les mains et « est au téléphone », note M.  Saint-Hilaire. Le vice-président à la fabrication, lui, est en train de concevoir un nouveau plan d’usine pour lancer les opérations.

« Tout ce qu’il manque, c’est une direction claire du gouvernement fédéral, qu’ils nous disent d’y aller, mais je pense que ça va venir bientôt. »

L’objectif a été fixé par M.  Saint-Hilaire à 10 000 respirateurs au cours des trois prochains mois, sans trop savoir encore si c’est parfaitement réaliste. La production débutera dès que ce sera possible.

« La situation demande qu’il y ait des ventilateurs en quantité suffisante au cours des trois prochaines semaines, et c’est ce sur quoi on travaille. »