(Ottawa) Le plan économique d’urgence fédéral de plus de 100 milliards pour aider les citoyens et les entreprises du Canada affectés par l’éclosion de la COVID-19 est maintenant loi.

Le plan a reçu l’aval du Sénat mercredi matin et a reçu la sanction royale mercredi après-midi, comme prévu.

Le ministre des Finances, Bill Morneau, a indiqué au Sénat que les mesures d’urgence pour les travailleurs devraient être en place dès la semaine du 6 avril et l’élargissement de l’Allocation canadienne pour enfants et des crédits de TPS devraient être disponibles en mai.

« Il n’y a pas de façons plus rapides de mettre l’argent dans les mains des Canadiens », a-t-il dit.

Le premier ministre Justin Trudeau a précisé que les Canadiens devraient avoir reçu leurs prestations 10 jours après en avoir fait la demande.

Le plan d’urgence a été débattu à la Chambre des communes jusqu’au petit matin, après des négociations intenses avec les partis d’opposition toute la journée mardi au sujet des pouvoirs de taxation additionnels que les libéraux voulaient s’attribuer.

Les conservateurs ont vivement dénoncé mardi ce qu’ils estimaient être un « chèque en blanc » donné au gouvernement Trudeau pour dépenser, emprunter et imposer les Canadiens sans demander l’approbation du Parlement pour les 21 prochains mois.

Le gouvernement a finalement reculé sur ces mesures, ce qui a permis de dénouer l’impasse mercredi.

Le projet de loi permettra au gouvernement de dépenser finalement 107 milliards pour aider les Canadiens pendant la crise de la COVID-19.

Cette somme comprend maintenant 52 milliards en aide pour les travailleurs, les étudiants qui doivent rembourser leurs prêts, en plus de fonds pour le système de santé, les sans-abri, les refuges pour femmes et les communautés autochtones.

S’ajoute à cela une nouvelle « prestation canadienne d’urgence » qui distribuera 2000 $ par mois pendant quatre mois à tout Canadien qui en a besoin, une proposition saluée par les néo-démocrates qui réclamaient de l’aide directe.

Un autre 55 milliards est distribué sous la forme d’impôts différés pour les entreprises et les particuliers.

M. Morneau a dit à quelques reprises que ce plan n’est qu’une première étape pour aider les Canadiens et que d’autres mesures sont à venir bientôt, notamment pour aider l’industrie gazière et pétrolière au pays.

La Chambre des communes est officiellement ajournée jusqu’au 20 avril — et le demeurera probablement encore plus longtemps. Mais elle a été rappelée mardi avec un nombre réduit de députés pour adopter les mesures d’urgence.

Mercredi matin, le chef conservateur Andrew Scheer a envoyé une déclaration dans laquelle il se targue d’avoir été une « opposition efficace (qui) a obligé le gouvernement à faire marche arrière ».

Le libellé final vient en effet écourter la période lors de laquelle le cabinet fédéral aurait eu des pouvoirs spéciaux pour dépenser pendant cette crise nationale. Il requiert également que le gouvernement fasse rapport régulièrement de ses activités à des comités de la Chambre des communes.

La position conservatrice a été quelque peu compliquée par un de ses députés, Scott Reid, qui s’est présenté aux Communes mardi sans y avoir été invité pour bloquer le consentement unanime requis afin de faire passer le projet de loi de façon expéditive.

Sur son blogue personnel, il a précisé qu’il n’avait aucune objection face aux mesures d’urgence du fédéral, mais voulait s’assurer que les députés avaient assez de temps pour lire et pour comprendre le projet de loi.