Une nouvelle étude chinoise indique que les symptômes gastro-intestinaux comme la diarrhée peuvent précéder l’apparition de la toux et des problèmes respiratoires chez les patients atteints de la COVID-19. Pendant ce temps, des chercheurs américains confirment que si les jeunes meurent beaucoup moins que les vieux de la maladie, ils sont quand même nombreux à devoir être hospitalisés. 

Pendant que les autorités de santé publique insistent sur les symptômes respiratoires de la COVID-19 comme la toux et la difficulté à respirer, de nouvelles études suggèrent qu’on a peut-être sous-estimé les manifestations gastro-intestinales chez les gens atteints de la maladie.

Une étude menée en Chine sur 204 patients montre que la moitié d’entre eux souffraient de symptômes gastro-intestinaux comme la perte d’appétit (41 % de tous les patients) et la diarrhée (14 %). Une plus faible proportion souffraient aussi de vomissements et de douleurs abdominales.

Les chercheurs montrent qu’il est fréquent que les symptômes gastro-intestinaux se déclenchent avant l’arrivée des symptômes respiratoires. Près de la moitié des patients étudiés se plaignaient même principalement de problèmes gastro-intestinaux en se présentant à l’hôpital.

« Les médecins devraient reconnaître que les symptômes digestifs comme la diarrhée peuvent être des signes d’infection à la COVID-19, et que le niveau de suspicion pourrait devoir être augmenté plus tôt chez les patients à risque qui présentent des symptômes digestifs plutôt que d’attendre que les symptômes respiratoires émergent », écrivent les chercheurs dans une étude publiée mercredi. 

L’étude montre aussi que les patients souffrant de symptômes gastro-intestinaux s’en sortent beaucoup moins bien que les autres. Au moment où l’étude a pris fin, 60 % des patients souffrant uniquement de symptômes respiratoires avaient été guéris et avaient quitté l’hôpital, contre seulement 34 % chez ceux qui souffraient aussi de symptômes gastro-intestinaux.

> Lisez l'étude (en anglais)

Une transmission par les matières fécales ?

Les scientifiques savent déjà que le virus SARS-CoV-2 qui cause la COVID-19 peut infiltrer les cellules du système digestif, puisque celles-ci possèdent le récepteur qui permet au virus de pénétrer à l’intérieur. Une étude menée sur 1070 personnes infectées a montré que chez 29 % d’entre elles, le virus était présent dans les selles. Des études ont montré qu’il peut y être contagieux.

« Le fait qu’on détecte le virus dans les matières fécales pourrait indiquer que le virus se transmet par la voie fécale-orale, commente Mathieu Maheu-Giroux, épidémiologiste à l’Université McGill. Cependant, on ne connaît pas encore le risque de transmission par cette voie ni l’importance que joue ce mode de transmission dans la pandémie actuelle. À ce stade, on présume encore que la majorité des transmissions se font par voie aérienne et gouttelettes. »

Même s’il y a du virus dans les selles, pour le moment, on considère que ce sont les gouttelettes respiratoires qui sont à l’origine de la très grande majorité de la transmission.

Gaston De Serres, médecin épidémiologiste à l’Institut de santé publique du Québec

Des gens de tous âges hospitalisés

Une importante étude dévoilée jeudi par les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (Centers for Disease Control and Prevention ou CDC) des États-Unis confirme par ailleurs que les personnes âgées sont les plus vulnérables à la maladie. Après avoir analysé 4226 cas d’infection aux États-Unis, les CDC montrent que le taux de décès se situe quelque part entre 10 et 27 % chez les gens de 85 ans et plus, contre de 3 à 11 % chez les gens âgés de 65 à 84 ans. Il chute ensuite de façon draconienne chez les plus jeunes. Aucun cas de décès chez les moins de 20 ans n’a été observé.

L’étude montre toutefois que les gens plus jeunes, s’ils ne meurent pas, peuvent néanmoins nécessiter une hospitalisation. Environ 17 % des gens âgés de 20 à 44 ans chez qui on a confirmé la COVID-19, par exemple, ont dû être hospitalisés, dont 3 % ont été admis aux soins intensifs.