(Madrid) L’épidémie de coronavirus a continué sa progression lundi dans une Espagne à l’arrêt avec près de 1500 nouveaux cas en 24 heures et le gouvernement a prévenu que le confinement de 46 millions d’habitants risquait de durer.

Le nombre de cas confirmés est passé à 9191 cas dont 309 morts, a indiqué le ministère de la Santé. Entre samedi et dimanche 2000 nouveaux cas avaient été détectés et une centaine de morts supplémentaires avaient été enregistrées.

Sur le nombre total de cas, plus de la moitié sont dans la région de Madrid (4165), la zone la plus touchée du pays.  

Dans le scénario le plus pessimiste, le nombre d’infections « continuera à grimper pendant au moins dix jours », a souligné Fernando Simon, responsable du centre d’alerte sanitaire national.

Afin de freiner la propagation du virus, l’Espagne a décrété l’état d’alerte et s’est mise à l’isolement. Les Espagnols n’ont le droit de sortir de chez eux - seuls - que pour des raisons impératives comme aller travailler (si le télétravail est impossible), se rendre à la pharmacie, se faire soigner ou acheter à manger.

Le pays est à l’arrêt, tous les commerces non-essentiels étant fermés, tout comme les écoles, les administrations, les musées…  

Certains métros et trains de banlieue de Madrid, ont toutefois connu en début de journée des moments de saturation. Face aux réductions de fréquence, les usagers obligés de se déplacer pour aller travailler se sont retrouvés entassés les uns contre les autres, selon des images des médias locaux.

Le ministre des Transports José Luis Abalos a prévenu que l’état d’alerte, décrété initialement pour 15 jours, serait sûrement prolongé, ce qui nécessitera l’approbation du Parlement où le gouvernement de gauche pourra compter sur l’appui de l’opposition conservatrice.

« Il est évident que nous devrons prolonger cette situation […] je crois qu’il est évident que nous ne sommes pas en capacité de gagner cette bataille en 15 jours », a-t-il dit à la radio publique.

Des militaires ont été déployés dans 14 villes pour aider au nettoyage ou à faire respecter les restrictions de circulation.

La Bourse de Madrid, comme les autres places mondiales, vivait un nouveau lundi noir, perdant plus de 9 % à 6022 points vers 10 h 35 (heure du Québec).

Les restrictions de déplacement perturbent fortement l’industrie automobile, qui représente près de 10 % du PIB de l’Espagne, deuxième constructeur européen après l’Allemagne.

Faute de pièces détachées, les constructeurs Renault, Seat et Nissan ont suspendu l’activité de leurs usines espagnoles, ainsi que le fabricant de pneus Michelin. PSA (Peugeot, Citroen, Opel) a également annoncé l’arrêt de ses usines, en Espagne comme dans le reste de l’Europe.

L’impact se faisait aussi sentir sur la vie politique : le Pays Basque a reporté les élections régionales prévues le 5 avril et la Galice devait en faire autant.