(Québec ) Deux jours après le dépôt du budget, le gouvernement Legault n’exclut pas de faire un déficit pour l’année financière en cours si la pandémie de la COVID-19 frappe l’économie du Québec de plein fouet.

Dans son budget, le ministre des Finances, Eric Girard, misait sur une croissance de 2 % afin de présenter un cadre financier équilibré. Or, il a affirmé jeudi que cette prévision était « à risque » et qu’il faut attendre voir si l’économie vivra un rebond au cours des prochains trimestres avant de statuer.

Mais dans tous les cas, a-t-il ajouté, « si les entreprises ont besoin de notre aide, si les individus ont besoin de notre aide, on va être là ».

« Je n’exclus pas un déficit », a-t-il précisé, alors qu’il écrivait dans son budget que l’un des principaux risques sur les prévisions de croissance économique du Québec était « une aggravation de l’épidémie de COVID-19 ou sa transformation en pandémie qui pourrait entraîner un ralentissement marqué de l’économie chinoise et freiner la croissance mondiale ».

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a qualifié mercredi la COVID-19 de « pandémie », alors qu’il y avait au moment de prendre cette décision, plus de 110 000 personnes dans le monde qui étaient contaminées. Le Québec comptait mercredi 9 cas confirmés.

Pas de fonds dédiés

L’incertitude économique et la correction boursière ne poussent toutefois pas Québec à créer un fonds dédié pour pallier les effets de la COVID-19 sur l’économie québécoise. À ce sujet, le ministre des Finances rejette les critiques de l’opposition. Le Québec a toutes les marges de manœuvre pour y faire face dès maintenant, a-t-il dit jeudi.

« Pour tout ajustement qui est nécessaire et ponctuel, on peut tout simplement réaménager les dépenses ou les accélérer. On n’a pas besoin de déposer un nouveau budget pour le faire », a dit M. Girard, qui a parlé ces derniers jours avec les grandes banques présentes au Québec pour faire le point sur la situation avec les entreprises.

Le ministre pilote aussi avec d’autres collègues un comité de vigilance économique, qui suivra la situation de près dans le contexte de la COVID-19. Entre temps, il ne s’est pas montré inquiet outre mesure de la décision des États-Unis, mercredi, de fermer ses frontières aux voyageurs étrangers en provenance de l’Europe continentale.