(Londres) Le nombre de personnes infectées par le nouveau coronavirus au Royaume-Uni se situe « probablement » entre 5000 et 10 000 personnes, a estimé jeudi le gouvernement, annonçant de nouvelles mesures pour retarder le pic de la crise.

Si le nombre de cas recensés est de 590, « nous sommes probablement entre 5000 et 10 000 personnes infectées actuellement », a déclaré le conseiller scientifique du gouvernement, Patrick Vallance.

« Nous sommes sur une trajectoire qui nous montre que nous sommes quatre semaines derrière l’Italie et d’autres pays européens », a-t-il ajouté.

Le premier ministre Boris Johnson a annoncé le passage à une nouvelle phase de son plan d’action, destinée à retarder au maximum le pic de la crise, attendu dans 10 à 14 semaines, jusqu’aux beaux jours, dans le but notamment de soulager la pression sur les services de santé.

« C’est la pire crise de santé publique de cette génération », a-t-il déclaré lors d’un conférence de presse à Downing street.

Le pays n’envisage pas à ce stade d’interdire les rassemblements de masse ou de fermer les écoles, a-t-il ajouté, expliquant que le Royaume-Uni veut « aplatir le sombrero », en référence à la forme de la courbe de l’épidémie, projetée lors de sa conférence de presse.

Concrètement, le gouvernement recommande désormais que quiconque présente des symptômes, même légers, s’isole pendant sept jours et n’appelle le numéro d’urgence qu’en cas d’aggravation des symptômes.

Il demande aux plus de 70 ans de ne pas participer à des croisières, après que deux navires, au Japon et en Californie, se sont transformés en foyers de contamination.

Plusieurs experts ont jugé insuffisante la réponse du Royaume-Uni face à la crise.

Un responsable de la revue médicale The Lancet, a accusé Boris Johnson et son ministre de la Santé Matt Hancock de « jouer à la roulette avec le public », estimant que des mesures plus radicales auraient dû être prises plus tôt.

Présent aux côtés de Boris Johnson jeudi, le responsable de la santé publique Chris Witty a expliqué que commencer à prendre des mesures drastiques trop tôt finirait par lasser la population.

La Commission électorale a de son côté écrit au gouvernement pour recommander de reporter à l’automne les élections municipales prévues en mai.