L’achalandage automobile chute dans le tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, un mois après le lancement du mégachantier forçant la fermeture de trois voies sur six, a pu constater La Presse. Moins de 60 000 véhicules empruntent dorénavant cette infrastructure majeure sur une base quotidienne.

C’est ce que révèle un bilan du ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTMD) paru ce lundi. Avant le début des travaux, en juillet 2020, 120 000 véhicules roulaient dans le tunnel chaque jour. Puis, en septembre 2022, quelques semaines avant le lancement du chantier, il n’y en avait plus que 85 000. Au début de décembre, ce chiffre n’était plus que de 58 000.

Québec affirme que ce sont les mesures d’atténuation, jumelées à « la collaboration des usagers de la route », qui ont donc permis de « réduire de plus de 50 % le trafic automobile dans le tunnel ».

Entre le début des travaux et aujourd’hui, la baisse n’est toutefois que de 31 %.

En quatre semaines, plusieurs correctifs ont été apportés par le gouvernement Legault. Le plus important : depuis la mi-novembre, il est interdit pour les camions d’utiliser la voie de droite de l’autoroute 25 en direction sud entre la sortie n° 6 (vers la rue Beaubien et le boulevard Yves-Prévost) et le tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine.

Des travaux de « reprogrammation de feux de circulation sur le réseau municipal » ont aussi été effectués, en plus d’ajustements liés à la « présence policière nécessaire » aux abords du tunnel et sur d’autres axes où la congestion s’est déplacée.

Au cours du dernier mois, le consortium Renouveau La Fontaine — chargé des travaux dans le tunnel — affirme quant à lui avoir amorcé « des interventions préparatoires à la réfection des murs et de la voûte du tube » en direction de la Rive-Sud, dont « l’enlèvement du béton délaminé à l’aide de marteaux hydrauliques ainsi que le démantèlement des chasse-roues ».

L’entrepreneur « a également commencé la mobilisation des équipements qui serviront dès le printemps à la poursuite des travaux », affirme le Ministère.

Hausse dans le transport collectif, mais…

Outre l’achalandage automobile, Québec affirme que ses mesures d’atténuation — cinq nouvelles navettes gratuites ont notamment été mises sur pied et des stationnements incitatifs sont à la disposition des usagers — « ont permis à plusieurs d’adopter le transport collectif ».

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Un autobus quitte le terminus Radisson de l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve pour rejoindre Boucherville.

Chaque jour, le mois dernier, un peu plus de 1300 personnes ont utilisé ces navettes, alors qu’avant le 31 octobre, c’était 533 pour une journée type, soit une hausse de 147 %. Cela dit, la cible des 3000 usagers dans le transport collectif que les autorités s’étaient donnée est encore loin d’être atteinte.

Le Ministère reconnaît d’ailleurs que « bien que ces statistiques soient encourageantes, il reste encore une grande réserve de capacité ». Dans le métro, le gouvernement enregistre des bonds de 5,3 % à la station Radisson, sur la ligne verte, en moyenne, et de 4,5 % à la station Longueuil–Université-de-Sherbrooke, sur la ligne jaune. Les stationnements incitatifs de la Rive-Sud, eux, connaissent une hausse du taux d’occupation d’environ 27 %.

Sur l’eau, la navette fluviale entre Boucherville et la Promenade-Bellerive demeure marginale, mais a tout de même généré 5338 déplacements en novembre, contre 3967 en octobre, un bond de près de 35 %. Les dernières liaisons de la navette seront offertes le 11 décembre.

« Les navettes d’autobus, le train et le métro offrent un service confortable et fiable, avec des temps de parcours beaucoup plus prévisibles qu’en voiture. Les efforts de chacun pour se déplacer autrement font une différence réelle sur le terrain », a plaidé la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, dans une déclaration écrite transmise par son cabinet.