Le chroniqueur Patrick Lagacé nous a raconté la vie d’Yves Bélair, de son enfance à sa mort. Atteint de paralysie cérébrale, M. Bélair s’est battu pour sa liberté et a inspiré tous ceux qui ont croisé sa route, jusqu’à son dernier souffle. Retour sur cette histoire exceptionnelle.

La vie pas ordinaire d’Yves Bélair

En ce jour de février 2016, Yves Bélair est rayonnant. Ce jour-là, l’UQAM va remettre comme chaque année la bourse qui porte son nom, la bourse Yves-Bélair en science de la gestion réservée à un étudiant en situation de handicap.

Lui, l’enfant né avec la paralysie cérébrale en 1954.

Lui, le vilain petit canard de la rue Louis-Veuillot, dans l’est de Montréal ; lui, Yves Bélair, que rien ne destinait aux études, mais qui a néanmoins fait deux bacs à l’UQAM en tapant ses travaux à un seul doigt sur la dactylo, en plus d’y décrocher un emploi…

Lisez la première chronique

Yves a donné, Yves a reçu, Yves est fatigué

Yves voudrait que les 28 visites par semaine en soins à son domicile soient impeccables. Il pense qu’il y a droit.

Et c’est pour ça qu’Yves Bélair a demandé à son ami Olivier de me contacter. Yves veut dire que les services à domicile sont mauvais, qu’il est tanné d’être mal pris en charge…

Je le cite, traduit par Olivier : « Les soins à domicile… Dans l’Est… C’est pourri à l’os. »

Et c’est un peu pour ça qu’Yves Bélair a demandé l’aide médicale à mourir : il en a assez d’être inégalement soigné.

Lisez la deuxième chronique

Bon voyage, Yves

Les portes de l’ascenseur se sont ouvertes au 8e étage, celui de l’appartement d’Yves Bélair. J’ai mis le pied dans le couloir, nerveux.

J’ai écrit sur l’aide médicale à mourir cent fois, au moins, depuis dix ans.

Mais je n’ai jamais assisté à ce soin ultime.

Hier et avant-hier, je vous ai parlé de la vie pas ordinaire d’Yves Bélair, atteint de paralysie cérébrale. Une vie à faire son chemin malgré un corps-prison.

Une vie bien entourée, pleine d’amitiés.

Lisez la troisième chronique