Les corps de six personnes ont été retrouvés jeudi après-midi dans le fleuve Saint-Laurent, a annoncé le Service de police mohawk d’Akwesasne, cette réserve qui chevauche le Québec, l’Ontario et l’État de New York.

Une macabre découverte a été faite vers 17 h jeudi par le Service de police mohawk d’Akwesasne. Les corps de six personnes ont été retrouvés dans une zone marécageuse du Saint-Laurent, du côté québécois de la communauté d’Akwesasne.

Cette communauté se trouve à environ 130 km de Montréal, au sud du fleuve et à la frontière de l’Ontario et de l’État de New York.

Selon les informations du chef de police Shawn Dulude transmises à la chaîne publique CBC, un enfant avec un passeport canadien fait partie des victimes. La nationalité des autres défunts n’a pas encore été établie.

Toujours selon M. Dulude, un bateau renversé aurait d’abord été repéré par un hélicoptère, déclenchant l’opération de recherche.

L’unité maritime poursuit ses recherches dans la zone avec l’aide des garde-côtes et du service des pompiers volontaires de Hogansburg Akwesasne, a précisé le service de police sur sa page Facebook.

Le service policier demandera aussi l’aide de la Sûreté du Québec (SQ) et des unités de soutien aérien de la police provinciale de l’Ontario.

La SQ prêtera assistance au corps policier d’Akwesasne, a confirmé Stéphane Tremblay, porte-parole pour la SQ, à La Presse. L’enquête demeure sous la direction du Service de police mohawk d’Akwesasne.

Des autopsies et analyses toxicologiques devront être pratiquées pour déterminer la cause des décès, précise le service policier mohawk sur Facebook. La police tente aussi d’identifier les corps des victimes et leur statut au Canada.

Une route utilisée par les passeurs

Au début du mois de mars, un passeur américain a écopé d’une peine de cinq ans de prison pour trafic d’êtres humains après avoir aidé des ressortissants indiens à traverser du Canada vers les États-Unis en passant par le Saint-Laurent, dans ce même secteur.

En avril 2022, le bateau de ce passeur avait coulé alors qu’il se trouvait sur la rivière Saint-Laurent, un affluent du fleuve1. Les ressortissants avaient dû être secourus par le service de police mohawk.

Aucun des ressortissants indiens ne savait nager, et le navire n’était pas doté de vestes de sauvetage ni d’aucun autre équipement de sécurité.

Au printemps dernier, le gouvernement Legault a annoncé une somme de 6,2 millions sur cinq ans au Service de police mohawk d’Akwesasne afin qu’il puisse patrouiller dans les eaux québécoises en permanence sur le territoire chevauchant la frontière entre le Canada et les États-Unis, un endroit considéré comme une porte d’entrée pour le trafic d’armes, de drogue et d’humains au Québec.

Avec les informations de Vincent Larin, La Presse

1. Lisez l’article « La prison pour un passeur américain ayant transité par le Québec »