Les collègues d’An Wu, une universitaire américaine venue assister à une conférence à Montréal, ont peine à croire que la « brillante et dynamique » trentenaire ait disparu dans l’incendie mortel survenu jeudi dernier dans le Vieux-Montréal. La famille de la jeune femme s’interroge sur les causes de cette tragédie, raconte une amie proche.

Les amis de Mme Wu étaient sans nouvelles depuis jeudi, rapporte Enida Gjoni, collègue à l’Université de Californie à San Diego (UCSD). Les deux postdoctorantes se côtoyaient au quotidien depuis 2018. La perte d’An Wu laisse un immense vide alors que ses proches craignent qu’elle compte parmi les disparus, dit-elle au sujet de la chercheuse de 31 ans, qui a immigré de la Chine aux États-Unis pour poursuivre ses études. « C’est une femme brillante, intelligente. Mais elle est aussi dynamique et humaine. »

Les deux amies sont parties de San Diego pour se rendre à COSYNE, un populaire congrès sur la neuroscience tenu à Montréal et à Mont-Tremblant du 9 au 14 mars.

Les ateliers organisés dans la métropole se sont déroulés à l’hôtel Fairmont Le Reine Elizabeth et ont pris fin mardi. Mme Gjoni a quitté le Québec le lendemain. Le vol de retour d’An Wu était prévu jeudi. Elle a donc loué un logement pour une nuit par l’entremise de la plateforme Airbnb, relate sa collègue.

Les amis d’An Wu sont restés sans nouvelles le week-end dernier. Ses proches, rongés par l’inquiétude, ont contacté la police locale. « Elle répond à ses textos en deux secondes. C’était inhabituel. »

Comme la famille d’An Wu est en Chine, l’entourage de Mme Wu à San Diego est parti à sa recherche. Ils ont trouvé son appartement vide. Ils ont avisé les autorités frontalières de sa disparition. On les a informés qu’elle n’a jamais traversé la frontière. « On ne savait pas ce qui se passait », poursuit-elle.

PHOTO FOURNIE PAR UNE COLLÈGUE D’AN WU

An Wu

La personne responsable de la location a signalé aux autorités la disparition d’An Wu le soir du drame, dit-elle. « Ils ont ensuite contacté la personne-ressource en cas d’urgence. C’est comme ça qu’on l’a su. »

Les derniers messages envoyés par An Wu à ses proches datent de jeudi vers 2 h. « Elle n’a mentionné à personne que quelque chose ne fonctionnait pas à l’intérieur. » À sa connaissance, Mme Wu séjournait seule dans l’appartement.

Les parents d’An Wu méritent de savoir ce qui est arrivé à leur fille, croit sa collègue, en contact avec la famille de la jeune femme en Chine. Ils ne peuvent se déplacer au Canada puisqu’ils n’ont pas de visa. « Rien ne va leur ramener An. Mais on espère des réponses de la part de la police, du gouvernement et du propriétaire. »

Avec Léa Carrier, La Presse