Depuis quelque temps, la Société d’assurance automobile du Québec (SAAQ) se retrouve sur la sellette en raison de ses déboires avec son système SAAQclic. Retour sur les événements.

Objectif : remplacer clicSÉQUR

Le gouvernement de François Legault a choisi de mettre sur pied le Service d’authentification gouvernementale (SAG), auquel doivent se greffer plusieurs organes ministériels au cours de l’année 2023. La transition du système de la SAAQ s’avérait un premier test d’envergure pour le gouvernement qui souhaite remplacer clicSÉQUR.

Interruption de service en janvier

Afin de favoriser la transition vers le système SAAQclic, la société d’État avait annoncé à la mi-janvier qu’il allait être impossible d’effectuer un paiement de permis ou d’immatriculation directement auprès de la SAAQ entre le 26 janvier et le 19 février. Les clients devaient alors se rabattre sur les services en ligne ou les comptoirs de leur institution financière.

Environ 400 employés ont été mandatés pour effectuer cette transition, 24 heures sur 24, sept jours sur sept.

Lancement de SAAQclic : le 20 février 2023

Le 20 février, le système est désormais opérationnel. Toutefois, bon nombre de citoyens ont dû faire face à plusieurs problèmes techniques. « Certains n’arrivaient pas à prendre rendez-vous. D’autres ont rapporté que l’inscription était lourde, parfois même impossible en raison du haut débit de volume en ligne », rapportait le journaliste Henri Ouellette-Vézina le 20 février.

Débandade

Depuis le lancement de la plateforme, la SAAQ connaît plusieurs ratés. Des files d’attente devant ses centres de services ont été observées, en particulier à Montréal où certains clients ont dû patienter plus de deux heures. Dans un article d’Henri Ouellette-Vézina paru le 2 mars, Québec affirmait que le retard pris dans le traitement des transactions pendant la période de transition aura été rattrapé en avril. Le 3 mars, le premier ministre du Québec, François Legault, a exprimé son mécontentement.

Le 5 mars, la vice-première ministre du Québec et ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, a publié sur Twitter :

150 employés supplémentaires ont eu comme mandat de contribuer à réduire les délais et les files d’attente, et ce, dès le 6 mars. Des employés à la retraite pourraient être mis à contribution. De plus, la diffusion de la capacité d’accueil quotidienne de chaque centre de service est effectuée sur le site web de la SAAQ depuis lundi. Des bornes numériques libre-service seront quant à elles ajoutées dans les succursales.

Selon le syndicat des employés de la SAAQ, la société d’État avait été prévenue de procéder à une transition plus graduelle.

On n’a pas fait la communication nécessaire, on n’a pas donné la formation requise. Nos membres avaient pourtant avisé les gestionnaires qu’on n’était pas prêts à arriver avec cette transition-là, du jour au lendemain, qu’on s’en allait dans le mur. Mais personne ne nous a écoutés, et vous voyez le résultat.

Christian Daigle, président du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ)

Le 7 mars, le cabinet de la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault confirmait l’information voulant que le gouvernement Legault accorde un sursis pour les automobilistes touchés par les ratés informatiques à la SAAQ. Les automobilistes dont le permis de conduire viendra à échéance entre le 9 mars et le 1er juin 2023 obtiendront d’un délai supplémentaire de 90 jours à partir de leur date d’anniversaire pour acquitter les frais. « La période de validité des certificats d’immatriculation temporaires émis entre le 9 mars et le 8 avril passera par ailleurs de 10 à 60 jours. Puis, à compter de jeudi, la validité des permis de conduire étrangers sera maintenue jusqu’au 29 août pour permettre à leurs détenteurs de présenter une demande de permis ici », peut-on lire dans l’article d’Henri Ouellette-Vézina et Vincent Larin.