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Les embauches et la formation « ne suivent pas » le rythme d’expansion du parc de véhicules du gouvernement, déplore un syndicat représentant les ouvriers du Centre de gestion de l’équipement roulant (CGER), qui supervise l’entretien d’une bonne partie des véhicules gouvernementaux.

« Si on ne se donne pas la chance de bien faire l’entretien dans nos garages au Québec, c’est ultimement l’ensemble de la société qui va payer pour », affirme le président du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ), Christian Daigle.

D’après les données du syndicat, transmises à La Presse, le CGER emploie actuellement 238 mécaniciens, alors que déjà en 2018, une évaluation interne du ministère des Transports du Québec indiquait que les besoins minimaux étaient de 300 employés. « On est cinq ans plus tard, et on est encore en retard, d’autant plus que si on refaisait l’exercice aujourd’hui, le besoin serait encore plus élevé », dit M. Daigle.

Seulement en 2022, l’objectif était d’embaucher 100 employés supplémentaires pour « combler le manque à court terme », affirme le CGER. En fin de compte, seulement 17 mécaniciens supplémentaires ont été embauchés. « C’est un peu comme s’il y avait un abandon au niveau du gouvernement. On se demande s’il y a vraiment une volonté de l’entretenir, ce parc automobile », poursuit le leader syndical.

En date du 11 novembre 2022, le centre de gestion entretenait un total de 6642 véhicules.

Avec l’électrification, on envisage de monter jusqu’à 11 000. On va avoir besoin de plus de ressources. Sauf qu’en ce moment, nos conditions de travail ne favorisent pas l’attraction ni la rétention. On est en retard net sur le privé et le municipal.

Christian Daigle, président du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ)

Son groupe est d’ailleurs au début des négociations avec le gouvernement pour le renouvellement de sa convention collective, qui viendra à échéance à la fin du mois de mars. « Le gouvernement nous propose des hausses d’environ 1,5 % par année. Mais avec l’inflation et la hausse du coût de la vie, ce n’est pas suffisant : on va continuer à accumuler du retard et augmenter l’écart avec les autres corps d’emploi, et le parc automobile sera encore davantage entre les mains du privé », insiste le président du syndicat.

« Ce qu’on demande, ce sont des hausses 3 $ de l’heure, pour chacun des ouvriers et pour chaque année, sur trois ans », conclut-il, en rappelant que la formation des employés – qui est pour l’instant donnée sur deux jours alors qu’elle devrait l’être sur quatre – devra aussi être priorisée.

Au ministère des Transports, le porte-parole Gilles Payer affirme que « le nombre de mécaniciens en poste présentement répond à la charge de travail requise pour l’entretien de la flotte ». Cependant, « il est vrai qu’il y a certains postes en cours de dotation et une croissance est prévue dans le contexte du Plan d’intégration des véhicules et de l’équipement roulant (PIVER) », nuance-t-il.

Ce plan prévoit notamment « l’embauche de 140 mécaniciens supplémentaires au cours des 3 prochaines années », selon le Ministère, qui se dit « proactif par rapport à la pénurie de main-d’œuvre grâce à la refonte du processus de dotation » datant de février 2022, qui permet d’être « plus compétitif sur le marché » en affichant parfois des offres d’emploi à l’externe.

Québec dit aussi participer à des journées carrière dans le réseau scolaire et dans des foires de l’emploi pour « rendre le recrutement de mécaniciens plus attrayant et optimal ».

Les nouvelles de la semaine

Coupes de 18 millions à la STM

La Société de transport de Montréal (STM) a annoncé mardi un « plan de réduction des dépenses non récurrentes » d’environ 18 millions qui doit entrer en vigueur cette année. Cet effort budgétaire devrait permettre de ramener le manque à gagner de l’organisme autour de 60 millions. Les principales coupes toucheront les pratiques internes : réorganisation des horaires, réduction des heures supplémentaires, report de campagnes de communication ou de programmes de formation. Aucun poste ne devrait toutefois être supprimé. La STM affirme que le niveau de service demeurera néanmoins inchangé. Des experts et des organismes se disent toutefois « sceptiques » face à cette promesse, craignant que le service en subisse les contrecoups à court et moyen terme, d’une façon ou d’une autre.

Lisez l’article « Trou budgétaire : la STM réduira ses dépenses de 18 millions en 2023 »

Départ difficile pour la SAAQ

La suspension des services de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) est maintenant terminée. Depuis lundi, les citoyens peuvent migrer vers SAAQclic, une plateforme se voulant plus simple d’utilisation. Mais ses débuts ne se font pas sans anicroche. Toute la semaine, bon nombre d’usagers ont en effet rapporté faire face à des problèmes techniques, certains n’arrivant pas à prendre rendez-vous. D’autres ont rapporté que l’inscription était difficile, parfois même impossible en raison du haut volume de trafic en ligne. De longues files d’attente ont aussi été observées devant plusieurs centres de services.

Lisez l’article « Transition numérique : départ difficile pour la nouvelle plateforme de la SAAQ »

REM : Guilbault ouverte au centre-ville

La ministre des Transports, Geneviève Guilbault, a ouvert la porte cette semaine à un éventuel prolongement du REM de l’Est vers le centre-ville, exclu du projet depuis le retrait de CDPQ Infra. Mais il se ferait dans une deuxième phase de travaux, soutient-elle, en rappelant qu’il faudra se pencher à nouveau sur le mode d’insertion et le tracé. « Quoi qu’il advienne, la connexion avec le centre-ville ne sera jamais impossible dans un deuxième temps, s’il y a lieu », a dit Mme Guilbault lundi, alors qu’elle faisait une allocution devant la Chambre de commerce de l’Est de Montréal.

Lisez l’article « REM de l’Est : Geneviève Guilbault n'abandonne pas le prolongement vers le centre-ville »

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