Ce sont des personnes ou des organismes, qui relèvent du communautaire ou de l’action privée. Ils pallient les défaillances de nos réseaux publics : sans eux, bien des gens passeraient à travers les mailles de notre filet social. Pour commencer cette série, la maison de chambres Chez Lise, à Longueuil.

Le resort qui sauve des vies

« Ailleurs, on te prend ta carte de guichet et on te gère du matin au soir. Tu n’as pas le droit de consommer, pas le droit de sortir, pas le droit de ci ou ça. Ici, tu peux mener ta vie comme tu l’entends. »

Dominick Thurber, 48 ans, porte une jupe noire et une longue blouse pailletée. En disant cela, elle rejette un pan d’un grand châle noir derrière son épaule. Dominick, de sexe masculin à la naissance, s’habille en femme depuis maintenant huit ans.

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Dominick Thurber

Le geste est légèrement théâtral, venu probablement de son ancienne vie : comédienne et dramaturge, diplômée de l’École nationale de théâtre du Canada. Pendant dix ans, Dominick a œuvré sur les planches. Dès sa sortie de l’école, on l’a recrutée pour incarner le rôle de Snug dans Songe d’une nuit d’été. Sur sa photo du répertoire du Centre des auteurs dramatiques, bel homme, l’air altier dans son veston et sa lavallière, elle est méconnaissable.

À 35 ans, sa vie a déraillé. Grosse peine d’amour, consommation, maladie mentale aiguë, Dominick a tout perdu. « Je n’avais jamais de logement, en partie parce que le speed m’amène dans un état de déviance extrême », dit-elle. « Complètement désinhibée, sexuellement débridée », avant d’aboutir à la maison de chambres Chez Lise il y a un an et demi, Dominick avait généré des centaines d’appels au 911.

« Ici, ils m’ont sauvé la vie. »

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Chez Lise est un complexe de maison de chambres qui héberge 130 bénéficiares à Longueuil.

Ici, c’est Chez Lise, un complexe de maison de chambres qui héberge 130 bénéficiaires à Longueuil. C’est le « resort tout inclus » de la Rive-Sud, où on accueille des cas très lourds qui peineraient autrement à trouver un logis. En tout, 80 bénéficiaires sur 130 sont nourris, logés, blanchis. Et quand on dit tout inclus, c’est vraiment le cas : on fournit même le dentifrice et le papier de toilette. Le tout pour moins de 1000 $ par mois.

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Marie-Claude Lapointe, comptable et copropriétaire de Chez Lise

L’endroit existe depuis le début des années 1970, mais a été acheté en 2020 par deux nouvelles propriétaires, l’infirmière clinicienne Sophie Noreau et la comptable Marie-Claude Lapointe. Les deux femmes continuent d’accueillir des cas très lourds qui n’entrent souvent pas dans les cases ailleurs.

On prend les tannants des tannants.

Sophie Noreau, infirmière et copropriétaire

Mais les deux femmes ont fait subir à l’endroit une transformation extrême.

À l’époque de Lise Bissonnette, l’ancienne propriétaire, les quatre immeubles du complexe étaient des taudis. Je le sais : j’ai visité l’endroit pour un livre sur la maladie mentale en 2007. Les bénéficiaires cohabitaient à deux dans des chambres minuscules. La vermine infestait les lieux. Les médicaments étaient distribués dans la cuisine, à la va-comme-je-te-pousse.

Mais pendant toutes ces années, il faut bien dire que les hôpitaux, les refuges, les prisons se délestaient commodément de leurs clients encombrants Chez Lise. Souvent, sans leur accorder vraiment de soutien. Les futurs chambreurs y arrivaient parfois en taxi, vêtus d’une chemise d’hôpital.

En 50 ans d’existence, Lise Bissonnette n’a jamais eu la moindre subvention gouvernementale. Chez Lise, c’était la béquille des réseaux, et l’endroit fonctionnait à peu près en vase clos. « La maladie mentale, c’est la lèpre de notre époque, résume Mme Bissonnette, qui habite toujours sur place. Personne ne veut les voir. »

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Sophie Noreau, infirmière et copropriétaire de Chez Lise

Sophie Noreau rêvait depuis toujours de posséder l’endroit. Comme infirmière de suivi intensif, elle venait parfois y visiter des clients. En se portant acquéreuse du complexe de maison de chambres, elle a laissé derrière son fonds de pension de l’hôpital, ses congés, et travaille désormais bien plus d’heures pour un salaire moindre.

Aujourd’hui, elle est l’âme de Chez Lise.

L’endroit offre désormais de l’excellente nourriture. On y a investi des dizaines de milliers de dollars pour éradiquer les punaises de lit. On a entrepris de rénover les chambres. Et surtout, on a réussi à arrimer la maison de chambres aux services de santé.

Aujourd’hui, huit bénéficiaires sur dix sont suivis par des intervenants du réseau.

« Depuis que Sophie est là, ça va pas mal mieux, souligne un agent du Service de police de l’agglomération de Longueuil, croisé lors de mon séjour. Avant, je pouvais venir ici quatre, cinq fois par quart de travail. » Il a demandé à ne pas être nommé, car il n’est pas autorisé à parler aux médias.

Mme Noreau a ainsi réussi l’exploit de donner à des cas lourds une chance de vivre leur vie à leur guise, sans normes ni protocoles castrants, tout en leur offrant un milieu où on préviendra leurs excès. S’ils dérapent, il y a un petit village autour d’eux, qui va sonner l’alarme et les sauver.

Et comme dans le cas de Dominick, qui est totalement sobre et médicamentée depuis maintenant neuf mois, cela donne d’incroyables résultats. « Écrivez-le : il n’y a pas juste des poqués pis de la drogue ici. Il y a des gens qui s’en vont par en haut. Et il y a des rapports humains. Vrais. »

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Sophie Noreau, infirmière et copropriétaire de Chez Lise, et Isabelle Laplante, locataire

Quand David Lynch rencontre Bernard Émond

On ne sait jamais sur qui – ou sur quoi – on va tomber Chez Lise. Personnages plus grands que nature, enfances abominables, tragédies sans nom, mais aussi entraide, bienveillance, don de soi. Chez Lise, là où des personnages à la David Lynch trouvent sur leur chemin des êtres lumineux, dignes des films du cinéaste québécois Bernard Émond.

Entrez donc dans la chambre d’Isabelle « Isaboom » Laplante. À 11 mois, un policier la trouve dans un sac de plastique jeté dans un conteneur. « Il a vu mon petit pied qui bougeait. » Sa langue était couverte de brûlures de cigarette.

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Isabelle Laplante

Elle a aujourd’hui 49 ans. Sa vie a été plus que rock’n’roll. Drogue, prostitution, clients violents, alouette. Elle s’est déposée Chez Lise depuis quelques années. Oui, elle consomme encore, des amphétamines, principalement. « Quand je suis sur la peanut, je chante. » Isabelle peut donc passer des nuits entières à entonner du Boom Desjardins, son chanteur de prédilection. D’où son surnom.

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Une photo de Boom Desjardins dans la chambre d’Isabelle

Non, elle ne fait pas d’excès, assure-t-elle. Contrairement à d’autres. « Il y en a qui a arrivent au déjeuner, et on dirait qu’ils ont frenché Robin Hood. »

« Isaboom » est souvent mal engueulée, provocante, et une photo de sa chambre pourrait illustrer le nom encombrement dans le dictionnaire. Lors de notre première visite, un million de choses couvraient la quasi-totalité du plancher et les trois quarts de son lit. Depuis deux ans, Sophie essaie de lui faire dégager l’endroit. Le ménage se fait. Puis, le bordel se recrée, peu à peu. Sophie a l’impression d’être Sisyphe qui pousse son rocher.

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Sophie Noreau et Isabelle Laplante

Pour Isaboom comme pour les autres, Sophie pousse son rocher. Sophie, Marie-Claude et leurs neuf employés poussent leur rocher. Il y a Sylvie Roussin qui fait le ménage. Carole Faulkner, la coordonnatrice, qui règle les mille détails de la vie quotidienne des bénéficiaires. Daniel, le cuisinier, qui a travaillé toute sa vie dans les grands restaurants.

« Quand je suis venu la première fois ici, j’ai freaké. » Et pourtant, il est resté.

  • La cuisine de Chez Lise

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    La cuisine de Chez Lise

  • Sylvie Roussin, aide-ménagère

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    Sylvie Roussin, aide-ménagère

  • Jean-Louis Noreau, père de Sophie, vient donner un coup de main Chez Lise.

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    Jean-Louis Noreau, père de Sophie, vient donner un coup de main Chez Lise.

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Il y a aussi Marlène Vandal, la policière RÉSO du SPAL, indispensable alliée. Il y a le père de Sophie, Jean-Louis Noreau, qui a une carrière de gestionnaire chez Pratt & Whitney et qui vient épauler les patronnes. La belle-mère de Marie-Claude vient aider aux cuisines.

C’est Sylvie qui résume le mieux l’action de tous ces gens.

Des fois, la chambre est faite. Mais la personne pleure. Alors, je reste.

Sylvie Roussin, aide-ménagère

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Sylvie Roussin, aide-ménagère de Chez Lise

Ils restent pour Ginette, qui a travaillé pour un grand nom de la mode toute sa vie. Il y a quelques années, elle s’est mise à entendre des voix malveillantes qui lui crachent constamment qu’elle est mal habillée, qu’elle devrait avoir honte, qu’elle sent mauvais. Ils restent pour Yvan le musicien, qui entre deux riffs de guitare, écrit au rocker Ozzy Osbourne toutes les semaines. Ils restent pour Justine, à qui ses voix ordonnent de manger du placoplâtre et qui fait d’énormes trous dans les murs de sa chambre.

À son arrivée Chez Lise, Luc n’était pas non plus de tout repos. Alors qu’il était un adolescent bien ordinaire, école privée et travail comme pompiste, il a été séduit par un pédophile. « Le gars a vu que je prenais parfois de la coke. Il a mis bien de l’argent sur la table. » Luc est devenu programmeur, mais il est aussi tombé dans l’engrenage de la toxicomanie et de la prostitution. Sur ses 53 ans de vie, il en a passé 11 en prison. Toujours des vols. Pour acheter de la drogue.

« Ils me relâchaient, mais j’en voulais tellement qu’une heure après, j’étais en train d’acheter. »

À sa dernière sortie de prison, impossible de trouver un logement. Il s’est retrouvé Chez Lise. « Au début, je l’ai brassée, Sophie. » Elle confirme. « Quand il explosait, il entrait dans une rage… il nous envoyait des courriels incroyablement méchants. »

Mais Sophie ne l’a pas largué. Luc en a pris acte.

Ailleurs, on essaie de te faire rentrer dans un moule. Pas ici.

Luc, locataire

Chez Lise, Luc a réussi à vaincre la dépendance d’une vie. Il a cessé les drogues dures depuis plusieurs mois, et les amphétamines depuis une semaine. Il rayonne.

Sortir de la rue

Il a fallu bien des mois à Sophie et à Marlène Vandal, la policière RÉSO qui couvre le territoire de Chez Lise, pour convaincre Martin Beaulieu de sortir de la rue. Depuis près de 15 ans, le jeune homme vivait ici et là, à moitié dans des ressources, à moitié dans l’itinérance. Il a fait moult séjours aux urgences : des psychoses toxiques le rendaient extrêmement agressif.

On le retrouvait ici le matin, dans un tas de feuilles, grelottant. [...] On l’a nourri pendant des semaines.

Sophie Noreau, infirmière et copropriétaire

Accablé par une dette de drogue, il était persuadé qu’il ne pouvait pas se payer un logement. Debout sur le coin de la rue, Marlène a pianoté sur la calculatrice de son cellulaire pour lui prouver que même avec ses dettes, il arrivait dans son budget.

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Martin Beaulieu

Martin, ça pourrait être votre fils, ou le mien. Beau garçon, grands yeux verts et sourire craquant, adolescence passée sur les pentes de ski en sports-études, artiste de la batterie. Il a commencé à entendre des voix à 14 ans. Pendant toutes ces années, elles lui ont pourri la vie.

Pour la première fois depuis des années, il prend trois repas par jour, dort bien, se déplace à vélo. Il rêve de devenir col bleu pour la Ville.

« Je suis bien entouré ici. »

Il faut qu’on parle de Julien… et des autres

Julien ne va pas bien. L’homme d’une cinquantaine d’années est devenu vraiment délirant au fil des dernières semaines. Il a appelé le 911 plusieurs fois : un de ces appels a été traité comme un appel à la bombe. Police, pompiers, ambulanciers sont débarqués dans son immeuble. Est-on en mesure de réclamer une ordonnance du tribunal afin de faire évaluer Julien contre son gré ?

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Une ambulance devant Chez Lise

Chez Lise, les dilemmes éthiques ne manquent pas. Sophie Noreau doit y faire face, quotidiennement. En apparence, Julien, un ancien intervenant social, est propre, poli. « Après dix minutes avec lui, on ne se douterait pas du tout de son état. »

Mais Julien commence aussi à s’immiscer sérieusement dans la vie de son voisin. Il a appelé son médecin traitant en se présentant comme son nouvel intervenant. Julien incite également son voisin à conduire sa voiture même s’il n’a plus de permis. « Ils partagent le même délire et s’alimentent l’un l’autre. »

Menace encore plus immédiate, Julien a perdu son revenu. À la suite d’un imbroglio qu’il a lui-même créé, il risque donc de ne plus pouvoir payer son loyer, et de se retrouver à la rue.

Que doit-on faire avec Julien ?

Vincent, lui, fume comme une cheminée. À 2 h du matin, il n’avait plus de cigarettes. Il a frappé à la porte de son voisin pour lui en acheter. À 8 h, il n’en avait plus. Il était en file devant le bureau de Carole pour obtenir l’argent de son chèque avant de se ruer au dépanneur.

Quelques minutes plus tard, assis devant sa table, il s’est effondré.

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Des ambulanciers transportent le corps de Vincent,
qui a rendu l'âme.

Son voisin l’a trouvé mort, la figure écrasée dans quelques centaines de mégots de cigarette. Vincent aimait fumer. C’était probablement son seul plaisir.

Chez Lise, les bénéficiaires sont tous autorisés à fumer dans leur chambre. Ça coûte une fortune en assurances : par le passé, deux incendies y ont été causés par des mégots mal éteints. Mais personne ne va empêcher les gens comme François d’y fumer leurs clopes.

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Chez Lise, les bénéficiaires sont tous autorisés à fumer dans leur chambre.

Et dans ce monde où la liberté est la valeur première, où se situe l’intolérable ? La violence, répond Sophie Noreau. Quand Francis l’a menacée de mort parce qu’elle avait lavé son linge afin de laisser les exterminateurs faire leur travail, Sophie Noreau a porté plainte. « Il était assis dans la ruelle et il pleurait. Il ne comprenait pas pourquoi il ne pouvait pas revenir ici. » La police a fait son travail. Francis a été judiciarisé, incarcéré, et traité à l’hôpital psychiatrique.

Et quelques mois plus tard… il est de retour.

Il est désormais suivi par une équipe. C’est ça, la victoire. On en a passé, des heures, sur Francis.

Sophie Noreau, infirmière et copropriétaire

Violence, donc, et vente de drogue. L’infirmière ne tolère pas qu’on vende sur les lieux. « Les murs ont des oreilles ici. Je le sais que tu vends. Faut que ça s’arrête », dit-elle de but en blanc à un locataire, qui joue – très mal – le type surpris. Ce sont ses voisins qui l’ont dénoncé. « Le modèle d’avant, dans cet immeuble-là, c’était un crackhouse. J’ai dit aux locataires : “Voulez-vous revenir à ça ? Moi, ça ne me dérange pas, je n’habite pas ici !” J’appelle ça de l’autorégulation. »

« Mon quotidien, c’est des affaires de même », dit-elle en brandissant un Ziploc rempli de milliers de comprimés d’amphétamines, trouvé dans la chambre d’un locataire qui a déguerpi. Elle s’apprête à les remettre à la police.

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Sophie Noreau en discussion avec un locataire

Rien ne fait plus mal au cœur à Sophie Noreau que d’expulser un bénéficiaire. Tiens, ce matin, elle doit aller visiter trois locataires, dont l’expulsion est imminente. Ils n’ont pas payé leur loyer depuis des mois. « C’est la partie de mon travail que je déteste le plus », dit l’infirmière. En frappant aux portes, elle a pratiquement les larmes aux yeux.

En sortant de l’immeuble, Sophie se dirige vers un coin de la cour. « Il y a souvent des gens qui squattent ici. » De fait, un igloo a été creusé dans la neige. Des reliefs d’un feu sont bien visibles. Dans l’abri, deux sacs, avec une chaufferette et des couvertures. Sophie ne fait ni une ni deux : elle ramasse les sacs et les apporte à son bureau.

« Ça a l’air sans-cœur, mais il faut le diriger vers les bonnes ressources. On ne peut pas le laisser là. »

Quelques heures plus tard, le jeune – il n’a pas 30 ans – vient récupérer ses effets. Il a les doigts bleuis par le froid et ne porte qu’un chandail à capuchon. Il poursuit Sophie avec une calculatrice, en divaguant sur le nombre pi. Elle le connaît bien : il a été son locataire pendant des mois, puis a fini par partir en catastrophe sans payer son loyer.

Il est plutôt agressif, si bien que Sophie appelle les policiers en renfort.

« Ça s’est fini que le pauvre petit pitou est reparti, complètement psychotique, pour la halte chaleur près du métro, raconte Sophie Noreau. Ça prouve bien qu’après chez nous, il n’y a plus grand-chose. »

Note de la rédaction

Dans le texte qui précède, nous avons parfois modifié des noms et des détails afin de préserver la dignité des bénéficiaires et de leurs familles. Cependant, toutes les histoires sont rigoureusement authentiques.

Vous avez des suggestions d’organismes ou de personnes qui épaulent les réseaux publics et font la différence dans la vie de certaines clientèles ?

Écrivez à Katia Gagnon